Présentées à l’origine comme une solution alternative à l’hôtellerie traditionnelle, les chambres d’hôtes se multiplient en France. Et si la qualité est souvent au rendez-vous, les prix explosent et deviennent parfois déraisonnables.
Avec plus de 60 000 chambres d’hôtes en 2022, la France est l’un des pays européens dont l’offre est la plus riche. Aujourd’hui, ce type d’hébergement représente 10 % de l’offre touristique marchand. Le double dans moins de 5 ans. Un chiffre en hausse constante qui attire les convoitises d’un grand nombre d’urbains qui veulent tout lâcher pour se lancer dans l’aventure.
Mais si l’envie est forte, la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous. Selon Accueillir Magazine, revue spécialisée du domaine, « En moyenne, une maison d’une capacité de trois chambres d’hôtes avec un taux d’occupation de 30% réalise un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 30 000 euros. Pour l’administration fiscale, une fois toutes les charges déduites, cela correspond à un revenu net avant impôt de 8 700 euros par an ». On l’aura compris, la tentation d’un prix toujours plus élevé s’est emparée des propriétaires. Et la dérive se fait sentir dans toutes les régions.
Désormais, le prix moyen d’une chambre d’hôte tourne autour de 80 euros en zone peu fréquentée par les touristes et à plus de 350 euros en pleine saison en bord de mer. Et les prix s’envolent, entre 400 et 800 euros, pour des lieux qualifiés d’exception qui visent principalement la clientèle étrangère sensible aux charmes d’un château, d’un vieux moulin voire d’une maison d’architecte. Au final la moyenne se situe dans une fourchette établie entre 120 et 140 euros.
Cette dérive constatée sur le terrain n’est pas sans conséquence au quotidien. Les réservations en basse saison baissent légèrement. Pour les seniors, le prix reste encore un marqueur difficile à gommer au-delà d’une certaine somme. Selon une étude européenne, le tarif moyen acceptable serait sous la barre des 90 euros la nuit, petit déjeuner compris. Un prix pour une chambre simple, il s’entend.
Heureusement, beaucoup de loueurs sont conscients des effets de la concurrence et du besoin d’être compétitifs. Il reste encore des milliers d’offres en France ou à l’étranger qui répondent à cette attente des seniors. Mais face à l’inflation et à la hausse des tarifs de l’énergie, l’envie d’augmenter les prix est une tentation forte. A nous de leur dire qu’un « prix raisonnable est toujours l’ami du tourisme ».
Marcel Lévy
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