Philadelphie, une absolue découverte

© Mefman00

Quel point commun y a t-il entre Rocky, Rodin, l’amour et une cloche de bronze ? Un seul, une ville : Philadelphie. A deux heures de New York, elle marie tous les talents : gastronomie, culture, shopping et histoire.


Peu de villes aux Etats Unis offrent autant de diversités en matière d’activités. Il faut dire que Philadelphie n’est pas une ville comme les autres. Première capitale des États Unis à l’indépendance du pays, elle a toujours eu une place à part dans le chapelet des grandes villes de la côte est américaine.

La vision moderniste des pères fondateurs (Jefferson, Washington, le premier président des Etats Unis…) donne à la ville un curieux mélange architectural. On ne peut pas évoquer ici une structure d’urbanisation comparable à celle de l’Europe du sud.

© Jleon

Nous sommes bien dans une ville anglaise en terre américaine. Le mélange de la brique rouge, des caves enterrées, cernées de ferronneries travaillées avec goût, de fenêtres guillotines aux petits carreaux qui dissimulent la vue par d’élégants rideaux brodés, tout le charme est là.

Philadelphie a naturellement conservé les traces de son évolution. Historique dans les vieux quartiers, moderne par quelques buildings et autres constructions imposantes, contemporaine avec des effets architecturaux osés et réussis. Phylly, pour les connaisseurs, se trouve au nord-est des Etats-Unis pratiquement à la même latitude que les Baléares.

Nous sommes en plein BosWash,  une région industrielle de la Manufacturing Belt, entre Boston et Wahington, connue pour sa forte présence d’industries lourdes en voie de mutation. A quelques miles de la mer, au pied des Appalaches, il n’en fallait pas plus pour que les historiens américains parlent d’un « site historique fondateur ouvert sur le monde et bien assis sur ses racines ».

Par où commencer ?

A l’inverse de New York, sa proche voisine, Philadelphie n’invite pas à une découverte structurée de ses secrets. Il faut suivre l’histoire de la ville pour bien la cerner. Quoi de mieux alors que de jouer pleinement les touristes à bord d’un bus découvert qui en deux heures donne une idée assez précise des jours qui vont suivre.

Le « philly tour » proposé par Philadelphia Trolley est l’un des plus anciens et des plus complets… Il n’a qu’un seul défaut, le guide parle vite en glissant quelques termes d’argot difficiles à saisir. Heureusement, des audio-guides en français aident le visiteur qui peut ainsi suivre la découverte de la ville.

Le premier départ, passe par Elfreth’s Alley avant de rejoindre, entre autres, le Musée Rodin, l’Académie de Music, Antique Row, Le Philadelphia Museum of Art ou le Vietnam War Memorial.

Inutile de prendre des notes, le Visitor Center propose deux brochures en Français indispensable pour une visite complète de la ville. Elles vous seront indispensables pour une bonne compréhension de la cité et une approche complète de l’importance historique de Philadelphie.

Une ville moderne tournée vers son passé

Philadelphie ne peut se comprendre sans un tour à l’endroit même où tout a commencé : Independance Hall. Le site se visite et propose un résumé assez complet de ce que fut, en 1776, l’indépendance des Etats Unis.

Derrière, Washington Park s’ouvre sur les rues de la vieille ville. Un quartier, réservé aux plus fortunés et où chaque maison est, à sa façon, une œuvre d’art. Lampes au gaz, escalier en pierres, décorations et fer forgé sont les éléments phares de ce quartier qui accueille très souvent des tournages de films historique.

© Tony the Misfit

Autre étape incontournable de ce circuit historique : le Liberty Bell center, gratuit, et qui ne désemplit pas du matin au soir. Il faut dire que cette cloche, à l’histoire chaotique, est l’un des symboles forts du pays. Selon la légende, elle aurait retenti juste après l’annonce de la déclaration d’indépendance.

Fabriquée à Londres pour le parlement de la colonie de Pennsylvanie elle la fut victime d’une inexplicable craquelure qui la rendit silencieuse. Selon les textes d’époque, c’est en la hissant dans le clocher qu’elle fut victime d’un accident dont la cause reste inconnue. Aujourd’hui, le symbole est plus fort que le son qu’elle pourrait produire.

De l’art sans limite

© Smallbones – Uptown Theater

Pour percevoir Philadelphie l’artistique, un tour dans Broad Street est nécessaire. C’est ici que le jazz et la musique gospel gont trouvé leurs lettres de noblesse au début du 20ème siècle. Avec la Grande Migration du début des années 1900, de nombreux clubs de jazz et de blues ouvrirent dans la ville, dont le Uptown Theatre , construit sur North Broad Street en 1927.

Surnommée également « l’avenue des arts », ce boulevard héberge le Kimmel Center, dessiné par Rafael Vinoly, un bâtiment en forme de violoncelle qui abrite, entre autres, l’orchestre philharmonique de la ville. Sa coupole en verre est un chef d’œuvre qui surplombe deux salles de concert.

C’est ici que se passe la vie musicale de la cité. Avant de partir, faites un tour dans les jardins en hauteur qui donne une très belle perspective sur la ville. Broad Street n’est pas seulement un musée à ciel ouvert. Magasins et restaurants donnent du mouvement à cette rue. Y passer pour un déjeuner est donc une belle idée.

Art toujours à Phylly avec les « murals ». Pas moins de 2500 murs peints égayent la cité. Du plus simple au plus sophistiqué. Au point qu’une visite organisée (en anglais) est proposée par le Visitor Center. Une heure pour découvrir les plus belles fresques murales de la ville. Un bonheur.    

Une ville de musées

Philadelphie est une ville culturelle réputée aux Etats Unis. Parmi la dizaine de musée, deux sont incontournables. Le premier, la Fondation Barnes, (300 N. Latch’s Lane, Merion) abrite l’une des plus remarquables collections privées de peintures impressionnistes et post-impressionnistes dans le monde. Sa librairie est exceptionnelle et donne accès à plus d’un millier d’ouvrages qui devraient ravir les passionnés.

Seule obligation : il faut réserver sa visite à l’avance. Un circuit en Français est proposé pendant l’été. Horaires et réservations à Info@barnesfoundation.org.

© Guy Dugas

L’autre adresse est bien connue des français. Le musée Rodin, 22nd Street & Ben Franklin Parkway propose la plus grande collection de sculptures et de dessins de Rodin en dehors de Paris, comme « Le Penseur », « Les Citoyens de Calais » ou « Les Portes de l’enfer ». Ouvert de 10h-17h du mardi au dimanche, l’accès est gratuit mais un don à l’entrée est apprécié.

A voir aussi, le Musée d’Art de Philadelphie, 26th Street & Ben Franklin Parkway qui expose plus de 2.000 ans de créativité humaine, les collections et des expositions spéciales présentent les chef-d ’œuvres de peinture, sculpture, arts décoratifs et des architecturales d’Europe, d’Asie et d’Amérique. L’imposant bâtiment néoclassique est un oasis de beauté et d’activités enrichissantes, avec notamment des programmes familiaux, des cours, des concerts, et des films. Horaires d’ouverture : 10h-17h. de mardi à dimanche ; jusqu’à 20h45 le mercredi et vendredi. Fermeture en lundi et durant les grandes vacances. Droit d’entrée.

Marcel Lévy

10 choses à voir absolument

  • S’arrêter à Elfreth’s Alley, la plus vieille rue résidentielle du continent américain
  • Déguster un cheesesteak, qui se compose de faux-filet de bœuf tranché ou haché, de fromage fondu et d’oignons sautés (facultatifs) sur un long pain moelleux mais croustillant. Pour beaucoup, le fromage de choix est le « Whiz » (sauce au fromage fondante de type cheddar, pas de fromage en spray). Une adresse : Angelo Pizzeria
  • Prendre une bonne bière locale chez Johnny’s Brenda au 1201 . Frankford Avenue (215-739 9684)
  • Une tasse de Old Philadelphia Coffee au Metropolitan Bakery de Rittenhouse Square (262 Sth 19ème rue)
  • Un verre de vin rouge à l’Italian Market (The Italian Market · 919 S. 9th Street Philadelphia, PA 19147 · (215) 278-2903 ·)
  • Admirer les lumières du Boathouse Row au coucher de soleil. Une très belle vue sur les bateaux maisons alignées sur la rive orientale de la Schuylkill River
  • Monter et descendre rapidement les escaliers de Rocky qui donne sur la façade sud du Philadelphia Museum of Art de Philadelphie aux États-Unis. Ses 72 marches larges d’environ 40 mètres dominent le Eakins Oval et le Benjamin Franklin Parkway. Ces escaliers doivent leur renommée à Sylvester Stallone dans le film Rocky (1976) qui gravit les marches en courant et, une fois au sommet, exprima sa rage de vaincre.
  • Faire ses courses chez Macy’s, 1300 market Street, à l’étonnante architecture des années 30 et dont la voute est l’une des plus belles du pays. Classique : la photo à côté de l’immense aigle en bronze du rez de chaussée.
  • Eastern State Penitentiary, l’ancienne prison historique, connue pour son architecture gothique et ses célèbres détenus.

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