Longtemps considérés comme une clientèle facile et dotée de moyens financiers suffisants pour voyager, les seniors apparaissaient au début des années 2000, comme une manne hivernale pour les destinations soleil. Tout a été inventé pour eux : les très longs séjours, les séjours thématiques, les séjours culturels et depuis peu les séjours « soleil garanti ».
À l’évidence, les seniors ont appris à voyager. Aujourd’hui ils ne se contentent pas d’une météo favorable et demandent des activités et des excursions à la hauteur de leurs attentes. Tous les pays de la Méditerranée ont bien compris l’intérêt de les séduire et lancent depuis quelques années des campagnes de communication destinées à les attirer.
Après l’Égypte, l’an dernier, qui avait communiqué sur l’idée que passer un mois dans le pays coûtait moins cher que de rester un mois en France, voilà que l’Espagne et la Grèce se lancent dans des offres destinées aux plus de 60 ans.
Mais si l’on se penche un peu sur la nature même du produit proposé, on constate que les calculs sont souvent faits « à l’arrache » et ne correspondent pas toujours à la réalité du terrain. L’Égypte avait sorti une grille tarifaire un peu loufoque et loin d’être adaptée à la réalité du marché.
Mais voilà que l’inflation vient bousculer un peu les idées reçues. Désormais et même si la différence entre rester et partir reste limitée on peut affirmer que l’intérêt de telles offres séduit les seniors.
Et de fait, partir en voyage reste pour beaucoup le symbole d’une retraite réussie. Oublier le quotidien, abandonner temporairement la famille au bénéfice du mariage réussi de la météo et de l’action, voilà les points forts. Car ne l’oublions pas : aujourd’hui les seniors ne veulent plus bronzer idiot et s’attendent à des offres qui prennent en compte ce besoin de bouger.
L’Espagne, avec principalement les îles Canaries et les Baléares, le Sénégal, l’Égypte, la Tunisie et le sud marocain veulent donc jouer leur carte du séjour à bon prix, enrichi d’activités nombreuses et garantissant des rencontres à la hauteur des espérances des seniors.
Mieux, sur une clientèle largement féminine après 70 ans, beaucoup n’hésitent pas à parler, avec pudeur, de séjours capables de favoriser les rencontres et des amitiés nouvelles… chacun comprendra ce qu’il voudra.
Enfin, la disponibilité des clubs de vacances, moins fréquentés en dehors des vacances scolaires, est une aubaine économique pour les tour-opérateurs qui les maintiennent en activité. Des chambres disponibles, une fidélisation du personnel et des charges réduites, voilà le triptyque gagnant.
Mais le plus étonnant, c’est que la météo n’est plus le seul critère de choix. L’originalité fait désormais irruption sur des marchés traditionnellement réservés aux vacances d’été, comme les États-Unis (le sud plus que l’est) ou l’Inde. Une grande partie de l’Asie est aussi tendance, avec, par exemple, des séjours de trois à quatre semaines en villas privés à Bali.
Les « vieux » statiques, d’il y a quelques années sont devenus des consommateurs respectables qui, plus est, apprécient le rôle des agences de voyages pour se garantir de tout tracas.
La chasse aux seniors est donc ouverte pour les attirer vers des séjours qui ne dépassent pas 3 mois et dont les prix vous l’aurez compris sont attractifs.
Pourtant, depuis des années, un univers touristique a bien compris l’intérêt de cette clientèle : celui des croisières. Mais face à la concurrence des offres, à la puissance de la communication des pays qui visent cette « nouvelle » clientèle, l’hiver risque d’être plus morcelé pour le plus grand plaisir des seniors qui feront incontestablement du prix l’un de leur premier critère de choix.
La question se pose donc ? ou partirez-vous ces prochaines semaines ?
Marcel Lévy
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