Vacances d’été, un difficile démarrage


Faut-il y voir un effet météo qui pèse sur le moral ou une situation politique hasardeuse qui inquiète, mais force est de constater que le début d’été 2024 ne respire pas les vacances. Oubliées temporairement les images de foules dans les gares ou les haltes chargées sur les aires d’autoroute… Même si l’on sait qu’elles reviendront.

« L’été restera toujours l’été », une lapalissade ? Pas tout à fait si l’on écoute les spécialistes du domaine. Notre société change et nos habitudes avec. Même pour les seniors, la sacrosainte époque où l’on passait juillet et août à la maison pour attendre les enfants et leur progéniture semble révolue.

Désormais, même les sociologues les plus avertis s’interrogent sur l’organisation future de nos vacances. Les seniors, piliers pendant des décennies de cette période estivale, ne veulent plus jouer le rôle de gardien du temple des loisirs des parents. Désormais, il souhaitent participer activement à la vie estivale de la famille. On les comprend.

La raison est simple : la mobilité (douce ou non) est entrée dans nos mœurs. Aujourd’hui on veut bouger et on préfère partir avec les petits enfants à la découverte de la France ou de l‘étranger. La notion de tribu évoquée dans les années 90 devient enfin réalité, 40 ans plus tard. La famille ne se limite plus au premier cercle et rien n’empêche parents, grands-parents et enfants de se déplacer.

Les conséquences de ces changements pèseront-ils sur l’économie du tourisme. « Pas cette année » nous disent les experts qui analysent la fragilité politique actuelle et les peurs économiques qui s’amplifient. Il est vrai qu’en ce début juillet bien des campings, des hôtels et des gites sont encore disponibles. Mais à terme, on peut affirmer que ce renouveau d’un besoin familial deviendra un critère de choix avec son lot de besoins et d’attentes en matière d’offres touristiques.

Faut-il y voir le retour de la cellule familiale comme base solide de la relation intergénérationnelle ? Un peu tôt pour l’affirmer d’autant que l’indépendance accrue des seniors va peser sur cette vision grégaire. Un éternel retour de la quadrature du cercle qui comme disait Camus « conforte l’idée de tout le monde n’est pas fait pour appartenir  à une famille ».

Marcel Lévy

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