Un dimanche dans la vieille ville coloniale de Santo Domingo

La Cathédrale de Saint Domingue

Très souvent un séjour en République Dominicaine se déroule en bord de mer dans les zones de Bavaro, Punta Cana ou encore Bayahibe. La capitale Santo Domingo se trouve à 200 kms et participer à une excursion à la journée, laisse peu de loisirs pour découvrir l’âme de cette cité, l’une des plus anciennes du nouveau monde.

Aussi, à l’occasion d’un séjour, je vous conseille de passer au moins deux nuits  « à la capital » comme disent les dominicains.

La vieille ville historique, derrière ses remparts, fut bâtie à partir du XVIème siècle par le frère de Christophe Colom. La Zona Colonial avec l’Alcazar (son palais) et la cathédrale (Notre Dame de l’Incarnation) est inscrite au Patrimoine de l’Humanité. Elle a été restaurée avec succès ces dernières années et c’est un plaisir de déambuler dans ses ruelles colorées et fleuries parmi les vieilles demeures coloniales, les échoppes, les places ombragées, les hôtels de charme et les maisons d’hôtes de caractère où l’empreinte des conquistadors est encore bien là.

© De Mariordo – Le quartier colonial

Il y a peu de sites dans la Caraïbe où de tels ensembles architecturaux sont visibles et tout le plaisir de la découverte réside dans les moments passés dans ce site pour se familiariser avec le peuple dominicain. Promenez-vous Calle del Conde et Calle de Las Damas et sirotez un jus de cane fraichement pressé devant vous.

Mais, s’il est, selon moi, un rendez-vous qu’il ne faut pas rater c’est celui du dimanche en fin d’après-midi. Arrivez vers 16h30 quand le soleil commence à décliner et que la chaleur souvent accablante de la journée diminue.

Passez un bon moment sur la place de la Hispanidad pour vous mêler aux familles et aux groupes de jeunes qui viennent en ces lieux pour passer la fin de la journée dominicale. Petites filles aux robes empesées souvent de couleurs criardes avec de jolis rubans de couleurs dans les cheveux, jeunesse faisant assaut de créativité dans la façon de se vêtir sous les tropiques, joueurs de domino, vendeurs de sucreries et de spécialités culinaires comme les « empanadas de pollo » (chausson à la viande de poulet) Une cannette de Presidente, la bière locale, glacée à la main, dirigez-vous vers les ruines du couvent de San Fernando à quelques pas de là.

Chaque dimanche à partir de 17h00, sur cette placette des centaines (parfois plusieurs milliers) de dominicains se donnent rendez-vous pour écouter de la musique traditionnelle interprétée par le très célèbre groupe Boyne, ensemble de musiciens qui enchainent pendant quelques heures des salsas endiablées, du son caribéen et autre merengue.

Tables et chaises sont installées à même la rue, les bars sortent leurs terrasses, les épiciers leurs stocks de bières glacées et les gens s’installent comme ils peuvent, partout tout autour et jusque dans les escarpements des vieux murs anciens qui bordent les ruines du couvent.

Au moment même où les premiers accords s’envolent c’est la cohue et la rue s’anime de couples de danseurs et très vite il n’y a plus le moindre espace de libre.

© Neufal54

Les corps se déhanchent en cadence, la musique se déchaîne, les morceaux sont repris par le public et tout ce beau monde se régale dans cette ambiance moite des chaudes journées finissantes.

La bière coule à flot mais sous le manteau circulent le rhum distribué furtivement dans des gobelets de plastique accompagné de quelques glaçons et d’une rasade de jus de fruits tropicaux.     

A cette allure, il ne fait aucun doute que l’ambiance ne tombe pas, loin s’en faut ! Et de 20 heures à 22h00 ça devient Caliente ! Caliente ! comme on dit là-bas.

Ambiance bon enfant, moment de célébration exceptionnel entre un peuple et son art de vivre érigé en « trésor national ». Le groupe Boyne, fidèle à sa réputation, enchaîne ses meilleurs morceaux. Ces musiciens ont obtenu du gouvernement le statut de « bien musical » et sont associés à toutes les célébrations festives du pays.

© Mariordo – Les rues piétonnes de la vieille ville

Ils sont une vingtaine qui s’affairent sur scène avec, entre-autre, un groupe rythmique composé d’instruments de percussion traditionnels et une section cuivre impressionnante.

Les 5 chanteurs avec leurs chemises peintes avec des vues de rue autour du couvent font le spectacle en échangeant avec le public de façon très directe comme des disc-jockey de musique caribéenne…

Richard Soubielle

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