Voyageurs solos, rebellez-vous !

voyager seuls, les solos se rebellent

Voyager seul ? Diable, quelle drôle d’idée dans le monde du tourisme où tout est fait pour se déplacer à deux. Mais l’envie et le rêve se heurtent à une réalité douloureuse, la surfacturation pour les solos, souvent scandaleuse !

Pour de multiples raisons, le senior peut être amené à voyager en solo pour découvrir le monde ou se reposer. Mais les voyagistes ne l’entendent pas de cette oreille et lui font payer le prix fort, avec des surcoûts aussi incompréhensibles que pénalisants. Chambres sans vue, tarifs exorbitants, réservations complexes, disponibilités limitées… Le marketing a imposé un calcul absurde aux voyagistes : faire payer au senior solo leur incapacité à les gérer. Tout y passe, au point de faire renoncer certains au voyage.

Mais cette situation – qui perdure maintenant depuis des années – risque bien de se retourner contre ceux qui l’ont créée. Désormais, avec Internet, ou tout simplement le bouche-à-oreille, il est facile d’organiser soi-même son voyage en solo sans se soucier des augmentations tarifaires que l’on veut imposer. Plusieurs opérateurs l’ont parfaitement compris comme avec Airbnb, qui ne calcule pas le prix d’une location sur le nombre de personnes qui occuperont la chambre ou l’appartement.

Il faut bien le dire, cela donne des idées aux seniors qui, souvent habitués à voyager sans intermédiaire(s), se regroupent désormais en mini groupe afin d’occuper un trois ou quatre pièces au meilleur prix. Et au-delà du logement, c’est l’ensemble du voyage qui est concerné.

Le voyageur solo doit pouvoir découvrir le monde de la même façon qu’un couple ou qu’un groupe. Pour ce faire, ce sont les réceptifs installés dans les pays que l’on souhaite découvrir qui prennent le relais du tour-opérateur, avec très souvent des prix inférieurs à ceux pratiqués par les professionnels français. Mieux, beaucoup sont créés par des francophones ce qui facilite les échanges. Pas moins de 2 à 3.000 professionnels dans le monde sont ainsi disponibles pour les voyageurs qui peuvent aisément les solliciter pour organiser un déplacement. Libre à ces voyageurs « solo » de gérer ensuite eux-mêmes le transport aérien, ce qui est aujourd’hui de plus en plus facile par internet. Les vacanciers seront pris en charge dès l’aéroport par le réceptif qui pourra leur proposer des excursions et des visites mais également des guides spécialisés (eux aussi francophones) qui connaissent particulièrement bien le pays visité.

Visiblement, les voyagistes, persuadés que les seniors sont de vieux croûtons incapables de se débrouiller seuls, ne prennent pas en compte cette nouvelle forme de voyage qui a explosé dans les pays anglo-saxons et qui commence lentement mais sûrement à toucher l’Europe. Le principe du Self Travel, c’est-à-dire du voyage organisé par soi-même, encore impossible il y a cinq ou 10 ans, est devenu une règle d’or pour un grand nombre de seniors qui ne veulent pas passer par les fourches caudines des tour-opérateurs.

Le constat est donc sans appel : soit les voyagistes modifient le regard sur les solos, soit ils perdront des pans entiers de cette clientèle pourtant réputée voyageuse, avec des moyens supérieurs à ceux des familles. Voilà donc tout l’enjeu des prochaines années. C’est au senior de donner le ton des voyages solo ces prochaines années. Lui qui fera bouger le marché… Avec ou sans les TO.

Marcel Lévy

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