Un rhum sur les pas de Fidel

Cuba pour les seniors qui voyagent

Destination de sable et de soleil, du rhum et du cigare, Cuba ne se limite pas aux seules plages de l’île commercialisées par les voyagistes français. La Havane est l’une des étapes incontournables, 2 ou 3 jours pour se mettre dans l’ambiance locale. Un must.


Comme tous les chemins mènent à Rome, il faut passer à La Havane pour prendre le pouls du pays. La capitale offre une vieille ville en pleine rénovation qui vaut le détour, façades souvent rongées par le sel mais véritable musée d’architecture coloniale à ciel ouvert. La visite débute pour tous les groupes par la Place Saint-François d’Assise, bordée d’une jolie église un peu austère.

Sur les pas d’Hemingway

Les petites rues étroites sont écrasées par des maisons , les vérandas de bois ouvragées alternent avec les balcons de fer forgé. De nombreux touristes déambulent le nez en l’air et prennent en photo des vieillards qui prennent la pose, cigare énorme au coin des lèvres. La monnaie change de mains. Pas facile de comprendre les finesses du change sans un guide pratique.

Parmi les rues piétonnes, la Calle Obispo aligne les Palais les plus anciens et au 260, la Drogueria Johnson est une ancienne pharmacie du XIXème siècle tout en bois, toujours en activité, qui vaut le coup d’oeil. Tout au bout de la rue, le Floridita, le bar où Hemingway a écrit « Pour qui sonne le Glas ». Dans l’hôtel Ambos Mundos contigu, sa chambre –sans grand intérêt- se visite.

Plus intéressante, la terrasse offre une vue sur la ville, à déguster en buvant un mojito. Quelques pas et la Place d’Armes rappelle la présence des conquérants espagnols. Les capitaines généraux habitaient dans un superbe palais d’architecture baroque cubaine.

Une statue de Christophe Colomb trône dans le patio superbe (visite de 9h30 à 18h30). Devant la porte monumentale, les pavés ne sont pas en pierre mais en bois, pour respecter le sommeil du capitaine ! Quelques bouquinistes s’abritent sous les arcades, les amateurs y dénicheront des œuvres (en français) du Che Guevara en édition originale.

Plaza de la Catedral, les deux tours asymétriques de l’édifice offrent une façade baroque. Les petits orchestres s’installent volontiers devant pour faire danser les touristes : c’est à Cuba que sont nées toutes ces musiques qui font danser le monde, salsa, mambo, rumba ou chachacha ! Des fenêtres entrouvertes pour aérer s’échappent d’ailleurs souvent les airs entraînants qui rythment la vie locale.

Palacio de los marqueses de Aguas Claras, Palacio del Marqués de Arcos, de los Condès de Casa Bayona, les maisons fortes se succèdent. Encore quelques pas et voici Centro Habana, un quartier populaire plus récent puisque construit au XIXème siècle, en cours de restauration et dont une partie a retrouvé les couleurs d’antan.

Le Malecon, promenade le long de la mer

Quelques beaux quartiers demandent également une visite, en commençant par le Malecon, cette grande promenade de 8 km le long de la mer. Les vagues se brisent le long de la rambarde de pierre, la perspective est superbe et conduit vers la façade de l’Hôtel Nacional, la référence Arts-Déco de la Havane.

Le Malecon se fait vieille voiture américaine

Construit sur une petite colline face à la mer, l’hôtel avait un casino, avant la révolution. Le 4 étoiles (normes locales) proposent aux amateurs une chambre 225 où couchait Ava Gardner et abrite aujourd’hui une salle de spectacle, « Le Parisien » où se donne chaque soir un spectacle haut en couleur un peu kitsch. Le rythme et le talent des danseurs et danseuses n’a rien à envier à celles du Lido et raconte l’histoire de Cuba. Les Cubains eux-mêmes s’y bousculent.

Des visites à ne pas manquer

Derrière ce grand hôtel imposant, le quartier Vedado est celui des belles villas des années 20 construites par les américains propriétaires des plantations de canne à sucre. Grands jardins et jolis bâtiments au charme suranné dans des grandes avenues bien entretenues. A voir aussi La Fondation havana Club, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h30, (visite en français sur RV, www.havanaclubfoundation.com) qui raconte tout le processus de fabrication du rhum cubain et se termine au bar pour une dégustation. Comme partout, un petit orchestre anime le café intégré au musée.

© Velvet – la boutique Partagas

Incontournable, la visite de la fabrique de tabac Partagas, située en plein centre de La Havane derrière le capitole (520, Callé Industria, visite du lundi au vendredi de 9h à 13h30, en français ou en anglais). Nationalisée dans les années 50, la fabrique emploie plus de 600 salariés dont la dextérité à rouler les feuilles impressionne. La qualité est vérifiée en permanence, avec une auto-émulation des salariés.

Seulement 41 familles travaillent à la fabrique, une sanction pour un seul membre et l’opprobre retombe sur toute la famille… Chacun surveille son voisin. La fabrique propose bien sûr les cigares à la vente et dispose d’un bar idéal pour tester un « puro », le cigare de référence.

Spécial Senior Voyageur

Cuba n’est pas une destination onéreuse. Comptez entre 731 € (Havas Voyage) et 1199 (Leclerc Voyages). Il est possible d’organiser un voyage sur mesure avec un réceptif francophone installé sur l’ile comme Cuba Autrement. Dans tous les cas, la capitale cubaine se visite mieux en compagnie d’un local. Une découverte à partir de 25 € de l’heure. Pensez à le réserver dès votre arrivée à l’hôtel. La conciergerie saura vous orienter vers un guide de qualité.

La destination est facilement accessible aux seniors. La ville se visite aisément à pied et il est facile de s’arrêter quelques instants pour reprendre des forces. Bancs et terrasses sont nombreux. La nourriture se veut internationale, mais ne correspond pas toujours aux critères européens. Autant le dire, on n’y va pas pour une découverte gastronomique même si la langouste reste une référence locale… assez chère. En matière de soins de santé, les médecins Cubains n’ont rien à envier aux praticiens français. Les soins sont excellents même si, on l’imagine, personne ne souhaite vérifier cette assertion. Pensez toujours à souscrire une assurance en complément de celle apportée par vos cartes de crédit. En un mot, allez sereinement à Cuba.

Annie Fave

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