Avec Venise qui impose une taxe d’accès à la ville, Barcelone qui crie sa haine du surtourisme ou le Japon qui veut établir une double tarification sur les lieux les plus visités, de plus en plus de villes et sont bousculées par les touristes.
Pour faire face à ce surtourisme constaté, plusieurs pays européens et asiatiques envisagent une hausse sensible du prix des attractions et/ou de la taxe de séjour.
C’est quasiment devenu un cas d’école : « comment scier la branche sur laquelle on est assis tout en profitant du prix du bois ». En clair, comment attendre et espérer l’argent des touristes tout en freinant leur venue. Mieux « peut-on investir dans des campagnes publicitaires européennes massives tout en refusant de voir venir les clients ? »
À ce jour, personne n’a réellement trouvé la solution. Les cinq euros imposés à Venise sont loin de faire peur aux voyageurs. Selon les associations locales, il faudrait que cette taxe passe à 50 € en hiver et à 100 € en été. L’idée est généreuse car les sommes récoltées permettraient l’entretien des canaux et la sauvegarde de la Sérénissime. Pour les hôteliers, comme pour les commerçants cette idée « tout simplement stupide est inapplicable et bien loin des principes d’hospitalité mise en place par l’Europe. »
À l’évidence la problématique posée par le sur tourisme est inextricable. Du moins tant que l’on se contentera d’organiser les vacances des européens autour des mêmes dates pour tous les pays… Mais l’été est la période la plus propice au farniente et à la découverte et Noël ou Pâques sont inamovibles ! Bien évidemment, et c’est une lapalissade, une fois posée ce postulat, il n’y a pas plus de réponse à apporter à ceux qui luttent contre le tourisme et ceux qui en vivent.
Beaucoup aimeraient trouver un responsable à cette notion de surtourisme. Les premiers responsables désignés se nomment : « média ». Pour beaucoup, les reportages et documentaires diffusés dans les journaux ou à la télévision seraient responsables des envies de voyage de nos concitoyens. Ajoutons les réseaux sociaux, coupables aujourd’hui de toutes les dérives et le très classique prosélytisme qui existe depuis la nuit des temps. Mais alors, qui faut-il blâmes ?
Existe-t-il une solution pour sortir de l’impasse ? Toujours la même selon les responsables locaux du tourisme : faire payer le voyageur. En moins de deux ans, ce ne sont pas moins de 150 propositions de hausse tarifaire qui ont fleuri dans le monde entier.
De New York à la Turquie, en passant par Barcelone ou le Canada la réflexion est toujours la même : augmenter le prix des attractions et réguler via un système de réservation automatique l’accès aux éléments touristiques les plus importants du pays.
Il est encore trop tôt pour analyser les résultats potentiels de ces toutes premières pistes de travail. Tout au plus, les touristes souffriront des décisions des autorités locales sans pour autant renoncer à découvrir ce pourquoi ils sont venus. Nous voilà donc dans une quadrature du cercle, ingérable.
Peut-être que la réponse se trouve chez les touristes eux-mêmes. Dans un monde où l’impatience est devenue le maître mot quotidien, attendre peut apparaître inacceptable un grand nombre de voyageurs. C’est sans doute ce qui peut permettre de limiter la pression sur certains lieux sans pour autant la reporter sur d’autres.
Bien malin celui capable de donner une réponse immédiate, facile à mettre en œuvre est capable de satisfaire toutes les parties. Le petit Einstein du tourisme n’est pas encore né.
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