
Si l’on en croit les résultats d’un sondage commandé à l’Ifop par le site d’information touristique sur New-York, NYC.fr, la dégradation historique de l’image des Etats-Unis auprès des Français pourrait remettre en question les déplacements outre atlantique des seniors.
Biberonnés aux musiques de l’Amérique, aux burgers du Texas ou aux grands espaces des parcs nationaux, les seniors restent attachés à une certaine image des Etats Unis. Bousculés par la politique de Trump et sa vision d’enfant capricieux, voilà qu’aujourd’hui les seniors se rebiffent et affirment que pour les 4 années à venir, il faudra oublier les USA. Vrai ou faux.

Que dit le sondage, réalisé sur un échantillon de 1000 personnes : « Après à peine deux mois de présidence Trump, la cote de sympathie des États-Unis chez les Français tombe à 25%, soit une chute de 40 points par rapport à la dernière mesure prise en 2010 (65%) lors la 2ème année du mandat de Barack Obama ».
Et d’ajouter : « L’attractivité des États-Unis comme lieu d’étude ou de travail est deux fois plus faible qu’il y a quinze ans »
Autre constat, « Le potentiel touristique des USA s’affaisse aussi légèrement (-4 points par rapport à 2022, à 51%) auprès de Français qui s’avèrent en revanche beaucoup plus enclins à visiter leurs voisins. Le Canada voit ainsi son potentiel touristique bondir de 10 points (72%, contre 62% en 2022), tout comme des destinations plus « chaudes » comme le Mexique (+4 points, à 46%) ou Cuba (+6 points, à 43%) ».
Pour autant, certaines destinations conservent leur attractivité. New York ne connaît pas encore la crise même si le Washington Post prédit une baisse de 8 à 12% des tarifs hôteliers d’ici à la fin décembre 2025. New-York maintient une certaine attractivité : 62% des Français souhaiteraient y effectuer un court séjour touristique, 28% y effectuer un séjour d’au moins un an et 16% envisageraient d’y vivre définitivement.

Pour les professionnels américains du tourisme, les récents sondage inquiètent. Les plus de 50 ans, attachés au style de vie américain, rejettent cette nouvelle vision politique des USA. Pour Mike Suffer, hôtelier à Miami, qui s’exprime dans le New York Times « il faut veiller à ce que la clientèle senior n’abandonne pas les USA car elle est celle aux budgets les plus élevés ». Et le spécialiste de poursuivre « le départ annoncé des canadiens de Floride et la baisse de fréquentation des européens sont des signaux négatifs pour nous ».
Que dit le sondage sur les origines de ce désamour ? « L’analyse des motivations de boycott anti-américain montre qu’il s’agit d’un mouvement hybride, alliant opposition politique à Trump, défense du progressisme sociétal et affirmation d’une préférence économique nationale ou européenne. Si la protestation contre le soutien des entreprises à Trump (62%) et contre sa politique intérieure (61%) ou étrangère (61%) constituent les premiers motifs invoqués, d’autres dimensions apparaissent avec une force comparable. Le soutien aux entreprises et à l’emploi français arrive en tête des motivations (62%), particulièrement chez les électeurs de droite (84% chez LR-DVD), tout comme la défense des intérêts économiques européens (56%). La protestation contre les politiques DEI des entreprises américaines (44%) constitue un motif secondaire mais significatif chez les électeurs de gauche (52% chez NFP) ».
Mais au-delà de la seule vision politique, l’inflation aux USA joue aussi contre le tourisme. Avec des budgets en hausse, entre 2016 et 2025, de 25 à 40 % pour les séjours new-yorkais, le pays n’est plus aussi attirant. La mondialisation accrue de l’économie fait perdre de l’intérêt au shopping outre atlantique. Autant de constats qui refroidissent les possibles visiteurs.
Dernier point à suivre : le boycott marqué des produits américains. Si les canadiens et les danois sont en tête de ce combat, la Chine et l’Europe pourraient rapidement les rejoindre dans une bataille économique qui risque de faire mal à l’ensemble du globe.
Comme le résume bien l’économiste Marc Touati, l’économie est une chose trop sérieuse pour la laisser à quelques farfelus idéologiques aussi dangereux pour leur pays que pour les autres nations ».
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