Juste la France ?

Le voyage, une lumière dans la nuit

Depuis quelques semaines, à grands coups de communiqués, le tourisme hexagonal se met en ordre de marche. Un seul mot d’ordre : passez vos vacances en France. Une seule idée forte : aidez les professionnels français du tourisme. Bref, si vous partez à l’étranger, ce sera une désertion. Pire, une absence de patriotisme.

Pour convaincre les Français que leur pays est le plus beau, on ne lésine pas sur les moyens. Reportages à la télé, débats sur l’avenir du tourisme sans oublier ces centaines de petits coins « quasi secrets » que distillent les médias. On est devenu incollables sur le Luberon ou l’Auvergne, imbattables sur la Bretagne ou la côte d’Opale. Des pros de la Provence et des Ardennes. Bref, nous les champions du monde avec nos 80 millions de tourisme, acceptons cette idée simple : que les étrangers viennent… Nous resterons chez nous !

Pour nous rassurer, les agences de voyage annoncent qu’en cas de problèmes, les clients seront intégralement remboursés. Les mêmes agences qui, voici deux mois, promettaient des avoirs aux vacanciers privés de séjours en raison du confinement, mais reportaient à 18 mois un hypothétique remboursement.

Non, les eaux bleues des Glénans ne sont pas la copie conforme des Maldives… Non, le désert du Sinaï n’est pas une copie de la mer de sable d’Ermenonville… Non, Thoiry n’est pas un simple copier/coller des réserves africaines… Non, Royan ne ressemble pas à Daytona Beach … Non, le port de Dunkerque n’a rien à voir avec celui de New York … Non, Jo la Frite de la Garenne Bezons n’est pas aussi bon que HiHo Cheeseburger à Santa Monica… Chaque lieu a son âme, sa couleur, son odeur. Aucun n’est comparable mais pourtant, tous valent le détour !

Aussi, je vous le dis bien fort, ne vous laissez pas embarquer dans ce chauvinisme touristique. Faites ce que bon vous semble. Restez en France si vous l’avez décidé et passez les frontières si vous le voulez. Le voyage, c’est la liberté, toute la liberté sans limite, sans mur ou frontière.

Marcel Lévy

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