Nous avons tous été confrontés un jour ou l’autre à cette question d’un ami qui prépare un voyage : connais-tu un bon hôtel ? Pour les seniors, après la période Covid, cette interrogation est loin d’être une simple curiosité. Nos conseils pour ne pas se tromper.
On le voit depuis des années, l’hôtellerie change. Si elle a su s’adapter aux voyageurs d’affaires et aux familles exigeantes, elle doit désormais prendre en compte les attentes d’une clientèle plus âgée qui représente hors saison près de 40 % de son taux d’occupation. Mais qu’attendent les seniors de ce que nous appelons : « un bon hôtel » ?
Tout d’abord, balayons une idée reçue : le nombre d’étoiles affiché n’est pas essentiel. Un « boutique hôtel » confortable prime sur une marque réputée. Certains Ibis en ville sont mieux classés et appréciés par les seniors qu’une résidence de vacances à l’extérieur. Mais attention aux généralités, car les fameuses étoiles donnent souvent une idée globale du confort de l’hôtel choisi. Enfin, le budget des seniors étant généralement plus élevé, l’attente qualitative est plus forte. C’est donc le rôle du classement hôtelier que de rassurer.
Autre atout des nouvelles règles hôtelières au 1er avril 2022 : la défense de l’environnement est devenu un sujet fort pour l’hôtellerie et les seniors sensibilisés au sujet. De fait, ce ne sont plus trois mais douze critères qui sont désormais obligatoires dans l’attribution des étoiles. Concrètement, la gestion de l’eau, d’énergie ou des déchets sont devenus des points sensibles. Dorénavant, les hôteliers ont obligation d’utiliser des ampoules basse consommation, des outils de réduction de la consommation de l’eau ou d’utiliser des produits d’entretien respectueux de l’environnement. Autre point : l’information des clients sur les moyens de transport à faible impact environnemental est à présent obligatoire dans les hôtels. Des mesures plébiscitées par plus de 58 % des seniors qui voyagent.
Une étude 2016, menée par Coach Omnium révèle que pour les seniors, « la propreté est un critère fondamental pour 99 % d’entre eux, ainsi que le confort de la literie ou encore l’insonorisation des chambres. La qualité de la restauration correspond à une exigence forte, qui est plus faiblement représentée auprès des autres clientèles individuelles. Il est vrai que 2/3 des séniors déclarent prendre leur repas à l’hôtel. Une aubaine pour l’hôtelier. Parmi les types de cuisines préférés en voyages, incontestablement, c’est la cuisine régionale qui l’emporte, suivie de la restauration de caractère gastronomique, puis d’une cuisine dite traditionnelle ». Voilà dressé un portrait type toujours d’actualité même si des nuances sont venues bousculer ces généralités.
Aujourd’hui, plus qu’hier, la situation de l’hôtel est considérée comme primordiale. Fini le choix d’un établissement en périphérie urbaine. Les seniors veulent désormais être au centre-ville pour pouvoir se déplacer la journée comme en soirée… En toute sécurité. Le maître mot de l’époque.
Autre attente essentielle : la facilité d’accès à l’ensemble des services hôteliers. Ils sont peu nombreux à apprécier les multiples escaliers pour se rendre à la salle de sport ou dans une piscine, que ce soit en sous-sol ou sur le toit d’un établissement hôtelier. Cela pourrait paraître comme une lapalissade… mais pour les seniors sportifs l’exercice ne se fait pas dans l’hôtel… Mais en dehors.
Beaucoup d’ailleurs apprécient la mise en place de circuits de jogging ou de marche rapide établis en fonction des capacités et de l’âge de chacun des pratiquants. La location de vélos à proximité est souvent demandée tout comme la possibilité de louer des engins motorisés, scooters électriques, voire des trottinettes !
On pourrait aussi citer l’offre de restauration proposée par l’hôtel. Si la présence d’un restaurant est appréciée, il n’empêche qu’après une journée d’activité, ce service de qualité est jugé contraignant. Beaucoup préfèrent dîner dans leur chambre en organisant eux-mêmes leurs menus.
On le constate aujourd’hui le succès des hôtels urbains dotés d’une minicuisine dans la chambre est indéniable. 86% des plus de 60 ans apprécient cette alternative, surtout à l’étranger.
Autre attente appréciée des seniors, la possibilité d’accéder à des services externes de livraison de repas (Deliveroo, Uber Eat…). Une carte bien plus variée que le room-service traditionnel. L’offre commence à se développer même si certains hôteliers l’interdisent pour des raisons d’hygiène. Vérifiez avant de réserver que l’établissement retenu le permet.
Les questions sanitaires sont tout aussi importantes. La pandémie a fait bouger les lignes au point que les politiques hôtelières se sont profondément modifiées avec la fin du confinement. Désinfection de la chambre et du mobilier, changement régulier des draps et du linge de toilette et présence de gel sanitaire.
Parallèlement, pour répondre à des critères écologiques, l’hôtellerie a réadapté sa politique de produits de soins, souvent présentés en flacons familiaux intégrés à la paroi de la douche ou de la baignoire. Mais pour les séniors, plus habitués aux savons qu’aux mousses liquides, la présence d’une petite savonnette reste un plus, tout comme le bonnet de bain pour les dames. Idem pour la douche, plébiscitée par les clients, bien plus que la baignoire qui, pourtant, après une journée chargée, est toujours appréciée par 65 % des femmes et seulement 30 % des hommes.
L’hôtel idéal existe-t-il ? Dans une chaine ou chez les hôteliers indépendants ? Là aussi, Coach Omnium donne un début de réponse : « Les séniors, dans leurs choix d’hôtels, sont majoritaires à ne pas avoir de préférence d’hôtellerie, entre chaînes et hôtels… si les chaînes avaient la préférence auprès de 66 % de la clientèle hôtelière en 2005, ce n’est plus le cas aujourd’hui qu’auprès de 28 %, toutes clientèles confondues, y compris pour les séniors ». En 2020, une étude menée en Europe par Hotels.com révélait même que les seniors étaient devenus prescripteurs. Une façon indirecte de choisir un hôtel recommandé par d’autres qui, comme eux, avaient fait le choix de l’hôtel idéal.
Vous l’aurez compris, trouver un bon hôtel n’est pas seulement le fruit du hasard… Même si souvent, il fait bien les choses. Anticiper, comparer et valider sont les mots clés d’une recherche réussie. À condition de prendre le temps. Mais du temps, les seniors en disposent !
Marcel Lévy
Pour choisir un hôtel, il y a donc plusieurs éléments à prendre en compte. Voici quelques conseils qui peuvent vous aider :
- Définir ses besoins et ses priorités : localisation, prix, proximité d’une gare ou des transports en commun, restaurant, ascenseur, équipements dans la chambre… sans oublier, lorsque l’on réside en ville, la présence ou non d’une rue passante.
- Consultez les avis en ligne ou suivez les recommandations d’amis. Deux points précieux pour ne pas se tromper. Un hôtel bruyant pour les uns, à toutes les chances de l’être pour vous.
- Comparer les tarifs pour valider votre choix. Généralement, sur une même zone, les prix sont assez proches les uns des autres. Il existe désormais des comparateurs pour vous aider dans cette tâche. Attention, sur Booking ou Hôtels.com, pensez à faire le choix de l’affichage du prix croissant. Les premières pages sont habituellement celles financées par les hôteliers.
- N’hésitez jamais à téléphoner à l’hôtel pour vous faire préciser des points de détails : accessibilité, chambres sur cour… Profitez-en pour valider le prix, car très souvent les ventes directes de l’hôtel sont plus avantageuses que les comparateurs en ligne.
- Vérifiez, si vous y êtes sensibles, les protocoles utilisés pour le nettoyage des chambres (produits d’entretien, textiles dans la salle de bain, éclairage utilisé dans la chambre…). Les hôteliers disposent de fiches sur ce sujet tout comme de données sur les produits utilisés en restauration (local, bio, végan, végétalien…)
- Rien ne vaut un bon visuel pour se rendre compte de l’hôtel. Traquez les photos sur le site ou utilisez le mode « image » de Google qui vous permettra de trouver les photos ou les vidéos de l’hôtel qui vous séduit. Fréquemment postées par des clients, elles sont plus proches de la réalité que celles, trop léchées, que l’on trouve sur le site de l’établissement.
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