Et si vous louiez une Ferrari à Las Vegas ?

Bienvenue à Las Vegas, capitale des seniors curieux

Si vous aimez les belles voitures, Las Vegas est une ville faite pour vous. Pas moins d’un millier de modèles de rêve sont disponibles à la location. Pour 4 heures, une journée ou plus si vous en avez les moyens, vous irez parcourir le strip, découvrir le désert ou faire un saut dans l’Arizona. Visite de la capitale du jeu qui est désormais plus célèbre pour ses spectacles que pour ses machines à sous.

En règle générale, je fais partie de ceux qui s’endorment à peine l’avion stabilisée à sa vitesse de croisière. En règle générale car sur ce vol, depuis des heures, je me repasse inlassablement le film des deux prochains jours. Je m’invente un avenir fait de gestes mécaniques imaginaires, de pommeaux dorés et de bruits magiques et terrifiants. Un avenir où le rouge tient une place prépondérante et où, tel un héros de cinéma, je deviens pour quelques heures l’objet de tous les regards. « Viva Las Vegas », annonce le panneau de l’aéroport Mac Caran. A deux pas de ce hall bétonné ou crépite le bruit des machines à sous, se trouve «ma» merveille. Une Ferrari rouge sang, identique à celle dont je rêvais enfant. Rouge, comme celle de Magnum. Rouge comme peut l’être une voiture de sport vénérée par des milliers de Tifosi et symbole par excellence de l’automobile !

Sur le strip, le délire à l’état pur mais heureusement la vitesse est limitée !

Les Français, on s’en méfie un peu !

C’est «Matt» (le prénom a été changé), qui m’accueille à la porte du loueur. En deux minutes, il me jauge. Trop âgé pour être un terroriste de la route, assez «bobo» pour assouvir une passion, c’est bon. Matt ne loue pas ses voitures à tout le monde. Les jeunes, il n’en veut pas. Il faut avoir au moins 30 ans pour une Ferrari. Idem pour une Lamborghini Aventador Roadster (1000 $ les 4 heures) ou une McLaren 570S (500 $ les 4 heures). Exit les routards et les rockers (en général, ils louent une Harley). Il aime les jeunes mariés, les couples de retraités passionnés par les belles voitures ou les hommes d’affaires sages qui offrent à leur femme ou leurs clients quatre heure de dépaysement. Matt ne loue pas facilement aux Français. « Trop fous », dit il. Il aime les voir avant de laisser partir ses voitures. Il veut être rassuré.

© Courtesy Royaltyexoticcars

Matt est un ordonné. D’abord les papiers, le permis de conduire international et une carte bleue. J’ai pris soin d’augmenter le plafond des dépenses autorisés sur la carte. La caution va me coûter 10 000 dollars. Il faudra que j’ajoute 650 $ pour cinq heures de plaisir ou 1299 $ les 8 heures pour prendre ma F488 spider.
Il y a plus « simple », comme cette 458 proposé à 900 $ les 8 heures. Matt me fait un prix pour un peu plus de 24 heures : 2000 $. Départ 15 heures, retour le lendemain à 20 heures. D’habitude ses clients louent les Ferrari de 18 à 22 heures. Le temps d’aller faire les beaux sur le Strip, le boulevard qui traverse la ville et où sont installés les plus beaux et les plus loufoques hôtels du Nevada.

Il me faudra près d’une heure pour en finir avec la paperasserie. Autant pour me familiariser avec la voiture. Boite manuelle. Décapotable. Belle à faire pleurer un passionné. Majestueuse pour transformer cendrillon en princesse. « Pas trop fort sur l’accélérateur, ne pas tirer sur les rapports, attention au freinage »… Ce seront les derniers mots de Matt. Me voilà enfin seul avec la bête. Deux cents mètres plus loin, au premier feu rouge, je veux entendre rugir le moteur. Mes voisins me regardent derrière les vitres fumées de leur auto climatisée. Qu’importe, j’ai décapoté. Je veux transpirer et avoir chaud. Comme on dit dans le midi, je veux faire le «cake», être vu et être aimé pour cette voiture. Un gosse quoi !

Des hôtels délirants

Elvis pour compagnon de route

Mon itinéraire est tout tracé. Je pars du MGM, à l’entrée du Strip et j’irais finir devant la White Chapel où se serait marié le King Elvis. Entre les deux, j’irais nonchalamment jeter mes clés au voiturier du Caesar Palace. Ce geste, je l’ai fait cent fois dans ma tête. Ce n’est pas un jeunot qui viendra mais un expert des voitures de luxe. Un qui n’ira pas la rayer ou la bousculer.
A peine engagé sur le boulevard, les premières têtes se tournent. Le pied. Souvent de jolies filles, au bras d’un fou de mécanique bien obligé de saluer le monstre du regard. D’autre fois, ce sont mes voisins qui baissent la vitre pour me poser une ou deux questions. Impossible de passer inaperçu. C’était le but. A peine arrivé au Caesar, j’entends le public se demander qui je suis. Une petite voix affirme que je suis un acteur de série B. On m’a vu à la télé. D’autres acquiescent. L’extase. En une journée, j’aurais fait une dizaine de fois le parcours avec la régularité d’un autobus ! J’aurais dû prendre des voyageurs. Je me suis même offert dix minutes sur un parking désert, le temps de photographier la bête sous toutes les coutures. Grâce au retardateur de mon appareil, j’ai fait près de 30 photos de moi au volant. Juste pour moi. Mais heureusement, Vegas ne se limite pas à cette expérience de « suceur de goudron ». J’y suis, je découvre… Et avec étonnement !

Le Caesar Palace : hommage à Céline Dion

Las Vegas, au bonheur du Strip

C’est sur le Las Vegas Boulevard que l’on découvre le mieux la ville. C’est le « Strip » qu’arpentent inlassablement les touristes. Car sur ce boulevard de 9 Km de long, pas de bancs. Tout invite le visiteur à entrer dans les casinos pour jouer ou consommer. Bienvenue au pays du dollar. Dès la sortie de l’aéroport, le ton est donné. Face à nous, le Louxor et le Mandalay Bay, deux hôtels gigantesques qui ouvrent le Strip. A côté l’Excalibur, qui ressemble à un château fort façon Disney, puis viennent le Monte Carlo, le MGM, le Bellagio, le Venetian ou le Paris… que complètent des établissements plus luxueux comme le Trump, le Wynn ou Encore !

Et quelle différence ? A vrai dire, si chacun offre un casino d’une taille plus ou moins respectable, tous se sont orientés dans l’univers des spectacles avec des salles spécialement construites pour la troupe qu’elles abritent. Une rotonde gigantesque pour le Caesar qui accueillait Céline Dion. Une salle de cabaret pour les danseuses du Crazy Horse, invitées au MGM. Une salle surélevée pour Zumanity, le spectacle du cirque du soleil installé au New York. « A Vegas, il y a tous les soirs un peu plus de 200 shows, du plus petit au plus grand« , commente Mike Store, journaliste au Las Vegas Review. « D’ailleurs on vient voir ici des spectacles que l’on ne verra jamais ailleurs ou que l’on a manqué à Broadway« . Et de fait, dès 14 heures, on s’affaire à côté des bureaux qui proposent les dernières places à prix bradés. Il faut dire qu’à 90 $ en moyenne le show, il vaut mieux courir les « bons plans » si l’on souhaite en faire deux ou trois pendant son séjour.

Mais la ville ne se limite pas aux hôtels spectacles. Des établissements plus prestigieux se sont implantés sur le Strip. Le nouveau « City Center » regroupe à lui seul l’Aria, le Mandarin oriental, le Vdara, le Crystals ou le Veer. Du très haut de gamme à l’entrée même du Las Vegas Boulevard. Et la ville se redonne une image de capitale du luxe. Un lieu unique aux Etats Unis, capable d’accueillir tous les types de visiteurs : du joueur au gastronome en passant par l’amateur de spectacles ou le « shoppeur » convaincu, venu profiter de prix bas et de taxes parmi les plus faibles du pays. « C’est ça, Vegas« , crie joyeusement Mike Store, persuadé que rien au monde ne peut se comparer à sa ville. Et d’ajouter « le temps d’écrire votre article et de nouveaux hôtels auront vu le jour« . Impossible d’être exhaustif.

L’exceptionnel Atelier de Joël Robuchon

Une capitale gastronomique

S’amuser c’est bien, se restaurer aussi ! Ce n’est a priori pas pour la gastronomie que l’on vient à Vegas, et pourtant. Dans cette ville américaine, la moins chère des Etats Unis en matière de taxes et de vie quotidienne, une place importante est maintenant donnée à la restauration. Quatre grands chefs français y sont installés : Julien Serrano, Savoy et Gagnaire. Face à eux, des poids lourds européens et locaux : Jean Georges, Bartolotta, Boulud… Et des enseignes prestigieuses : le Nobu, Le Cirque, l’Auréole… Au total, une petite centaine de signatures viennent proposer leurs spécialités. Installés au MGM, le restaurant et l’Atelier du regretté Joël Robuchon sont devenus incontournables pour qui aime une cuisine qui donne l’étendue des saveurs utilisées par le Maître. Caviar en entrée, bar ou coulis à la betterave… rien de moins pour séduire des palais venus du monde entier. « Notre force, c’est d’offrir au même endroit deux accès à la haute cuisine« , explique le General Manager, « D’un côté il y a l’atelier, un concept plus convivial, et de l’autre le restaurant gastronomique. Ce sont deux adresses réputées et complémentaires« .

La question est toujours la même : combien de temps faut-il rester à Vegas ? La réponse ne varie jamais : deux ou trois jours, avant de partir visiter les parcs ou la vallée de la mort. Quatre jours si l’on veut faire un tour complet de la ville, profiter des magasins d’usine et faire un survol en avion de la Vallée de la Mort.

Marcel Lévy

Pratique
Pour louer une Ferrari, il vous faudra un permis de conduire international de plus de 5 ans, être âgé de plus de 25 ans et fournir une caution (par carte bancaire uniquement) de 10 000 $.
Royal Exotic Car
4305 Dean Martin Dr #120,
Las Vegas, NV 89103, – Tél 702-891-7925

Un saut chez Robuchon
Impossible de s’y présenter sans réservation. Ici, pour plaire à toutes les clientèles, le premier menu débute à 189 $. Une fois à l’intérieur de ce restaurant tout en rouge et noir, découvrez les plats classiques de Joël Robuchon confectionnés par le chef français Jimmy Lisnard, en petites ou grandes portions suivant vos envies et votre budget !
3799 Las Vegas Boulevard South
Las Vegas, NV 89109-4319, United States – Tél.: (702) 891-7777

Un survol de la Vallée de la Mort en avion
Impensable de se priver de la plus belle excursion qui soit : la découverte en avion du grand Canyon. Même si l’entreprise Papillon est implantée à Vegas, c’est de Boulder, à une demi-heure de route, que partent les De Haviland qui survolent le grand Canyon. Spectacle inoubliable avec un arrêt sur la plateforme de verre qui surplombe le fond du canyon. Impressionnant. A partir de 150 $ par personne.
Transfert gratuit vers Boulder à partir de tous les hôtels de Las Vegas
Papillon – 275 East Tropicana Avenue – Tél.: 702-872-3955

Viva Las Vegas en hélicoptère
C’est à côté même de l’Aéroport Mac Carran que Maverick a installé sa base d’hélicoptères qui desservent le grand Canyon ou qui survolent de nuit la ville. Spectacle inoubliable d’une ville qui clignote et se pare d’un manteau de lumière. A partir de 110 $ pour un vol de nuit.
Maverick Helicopter – 888-261-4414 | info@flymaverick.com

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