Et si les seniors assuraient la relance du tourisme ?

les seniors relancent le tourisme

Depuis deux ans, pandémie oblige, agents de voyage et tour-opérateurs se débattent entre frontières fermées et règles administratives inextricables. A l’évidence, la reprise annoncée depuis quelques jours devrait les rassurer. Mais elle serait de courte durée si, par malice, un nouveau variant venait bousculer les prévisions les plus optimistes.

Face à des pays repliés sur eux-mêmes, des compagnies aériennes fragilisées et des gouvernements soucieux de protéger une population déboussolée par les méconnaissances et les oppositions scientifiques, le voyage reste toujours la meilleure échappatoire à la morosité.

Ce constat, les premiers à l’avoir fait, ce sont les seniors européens partis depuis quelques mois déjà dans le sud de l’Espagne et du Portugal. Généralement camping-caristes, ou locataires de petites structures touristiques, ils profitent pleinement d’une retraite méritée et envisagent déjà l’été et leurs prochains circuits.

Mais ce ne sont pas les seuls à avoir pris la poudre d’escampette. Aux États-Unis le phénomène des « Winter Trips » n’a jamais été aussi fort qu’en cet hiver. Selon une étude menée par le département du commerce américain, près d’un senior sur dix est parti se réfugier quelques jours ou quelques mois au sud du pays, de la Californie à la Floride.

Même constat en Australie ou, malgré un pays fermé à tous les visiteurs, jamais le tourisme intérieur n’a été aussi développé qu’en 2021. Principalement par des couples du troisième âge à la recherche de nouveaux horizons d’un pays qu’ils ne connaissent pas forcément bien. On le voit, si la pandémie effraie les seniors elle ne les empêche plus de vivre.

En France, le constat est plus mitigé. Si beaucoup sont partis sur les côtes ibériques, nombreux sont ceux qui attendent d’avoir une meilleure visibilité sanitaire pour envisager des déplacements plus lointains. Autre explication, les prix qui étaient annoncés en baisse pour la reprise ne sont pas toujours au rendez-vous. Certes, le coût des billets d’avion n’a jamais été aussi compétitif que ces dernières semaines mais le constat, comme partout ailleurs en Europe, démontre que le prix moyen du transport aérien devrait augmenter d’ici au mois de juin prochain. Date à laquelle le gros des vacanciers souhaite repartir à la découverte du globe.

Dernier point et non des moindres, la méconnaissance de la clientèle senior par les organisateurs de voyages est criante. Il suffit de feuilleter un catalogue pour se rend compte que la prime à la jeunesse est devenue le seul argument marketing. Et d’ailleurs, sur la plupart des sites Internet consacrés aux moyens et longs séjours, il y a peu d’explications sur la nature de l’établissement proposé en particulier pour les seniors à mobilité restreinte ou réduite voir tout simplement soucieux de ne pas avoir à faire des kilomètres pour atteindre la plage ou des dizaines de marches pour rejoindre le restaurant.

Comme me le disait dernièrement un lecteur : « les vieux n’ont pas besoin des voyagistes pour organiser leur voyage. Un jugement sans doute péremptoire face à la réalité entraînée par la pandémie. La sécurisation d’un séjour et la tranquillité d’esprit qu’apporte un professionnel reste inégalable même si tous ne possèdent pas la maîtrise de la destination qu’ils vendent.

C’est un mixte réussi entre le professionnelle et l’information personnelle qui permet de construire un séjour de qualité à l’abri d’ennuis sanitaires. Plus que tout autre population, les seniors connaissent le prix de la tranquillité et savent parfaitement que le « bon marché coûte cher ».

Au-delà de l’âge, ou de l’état de santé, voyager reste sans aucun doute le meilleur des médicaments pour des « tamalous » devenus au fil du temps des « tuvaous ».

Marcel Lévy

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