Douceur d’indochine… Première rencontre avec le Vietnam

découverte d'un incroyable vietnam

Faire du vélo au milieu des rizières, découvrir les pains de sucre de James Bond, dénicher des flots de soies multicolores, visiter une cité interdite hors de la Chine : tout un programme à réaliser au Vietnam. Du Nord au Sud, sans doute le périple le plus complet pour comprendre le pays.

Hanoï, Ha Long, Hué, puis Ho Chi Minh : la sonorité des villes visitées du Nord au Sud du Vietnam est déjà dépaysante ! Le circuit traditionnel se fait généralement en neuf jours au départ de Paris. Première étape, Hanoï, la laborieuse. Les nombreux lacs et les constructions coloniales françaises donnent à la ville un charme particulier. Une nostalgie vite bousculée par les embouteillages de scooters et les klaxons qui ponctuent chaque minute dans une ville trépidante et magique à la fois.

La visite au Mausolée d’Ho Chi Minh s’impose, autant pour avoir une idée de la grandeur d’un bâtiment très soviétique que pour la visite de la petite maison située dans le parc à l’arrière, qui abrita les derniers jours du fondateur du Vietnam moderne. Une construction de bois sur pilotis très sobre, qui respire le calme et la modestie.

Le Mausolée d’Ho Chi Minh

Indispensable, la visite du quartier des 36 rues (plus de 1200 artisans) et son marché, pour un plat sur le pouce cuisiné devant vous. Des plats authentiques et savoureux dans les petits stands de rues ou au Vui Coffee (56-58 rue Giai Phong, Quartier 4, quartier de Tan Binh, Hanoi), des restaurants sur le trottoir avec mini tables et chaises où vous mangez accroupi des brochettes de porc ou de poulet, de la soupe au vermicelle, des Banh Chung (gâteau de riz gluant dans une feuille de bananier). Un bol de soupe au marché coûte moins d’ 1 euro.

N’oublions pas une halte à l’Opéra. Copie conforme de l’opéra Garnier à Paris. À quelques pas de l’hôtel mythique de la ville, aujourd’hui géré par Sofitel, le Métropole. Un conseil, évitez l’aile moderne de cet établissement et demandez à résider dans la partie ancienne où les chambres au parquet de teck résument à elles seules l’histoire de l’hôtel. Un verre s’impose dans son café, très British.

Un train en pleine ville

Impensable de quitter Hanoï sans un arrêt dans la « rue du train ». C’est une voie ferrée plus que centenaire qui traverse la ville, passant au milieu de maisons d’une rue commerçante habituée au vacarme de la machine. Moins de 5 mètres entre les habitations et les commerces qui plient leur étal dès l’annonce du train.

La célèbre rue du train

Pour les locaux, c’est un spectacle habituel, tous connaissent par cœur les heures de passage et un coup de sifflet suffit à vider la rue pour laisser passer la loco et ses wagons. Il y a encore quelques mois on pouvait assister au spectacle au bord de la voie… Désormais, depuis le 12 octobre 2019, il faut le voir passer à l’entrée de la rue ou, moyennant finances, de l’intérieur de l’une des maisons qui borde le trajet.

Cette rue du train se situe dans le vieux quartier de Hanoï au croisement des rues Dien Bien Phu et Ton That Thiep. Pour comprendre cette tradition, une visite rue Phung Hung, juste à côté s’impose pour s’imprégner de l’ambiance et admirer la cohabitation entre vieilles maisons traditionnelles et bâtisses coloniales.

Le Tonkin pour décor

La baie d’Ha Long constitue la deuxième étape clé. Les films « Indochine », « l’Amant », et même James Bond ont rendu ses pains de sucre célèbres. Pas moins de 1969 îlots émergent de ses eaux d’une teinte vert jade ou grises, selon le soleil. Dès l’aube, des bateaux sillonnent sans arrêt la baie grande comme un département français, bateaux de pêcheurs, barcasses de transport, bateaux de touristes aussi, plus ou moins authentiques.

Irrésistible baie d’Ha Long

Le spectacle est emprunt de mystère en cas de brume et de grandeur quand il est baigné par le soleil. Et au-delà de la carte postale, la baie abrite des dizaines de villages flottants dont les habitants vivent, travaillent, dorment, apprennent sur l’eau, avec des écoles flottantes. Des grottes situées dans les pitons se visitent, avec accès généralement payant, pour financer les générateurs qui éclairent la roche.

Méfiez-vous des petits bateaux qui viennent à votre rencontre vous vendre d’authentiques cailloux des lieux. Que du faux !

Sur les pas de l’empereur

Étape culturelle, Hué est la ville des musiciens, des poètes et des peintres. Elle se décline à la Prévert : une citadelle construite à la Vauban, une cité interdite construite sur le modèle de celle de Pékin, une école des beaux-arts perdu dans un parc millénaire, des tombaux impériaux d’un charme inouï…  Un lieu chargé d’histoire qui se visite en un ou deux jours sur place.

Hué, une cité pétrie d’histoire

Hué est également célèbre pour son festival qui se déroule chaque année au mois de juin. À voir, les brodeuses installées sur la route du marché. Un marché incontournable pour le textile et les produits locaux. Là aussi, le patio d’un hôtel construit en 1901 est à visiter, le Saïgon Morin construit en 1901, symbole encore vivant du colonialisme. À fréquenter surtout après dîner pour un dernier verre ou avant 22 heures pour d’excellents massages traditionnels. Hué est à environ 1 heure de vol d’Hanoï.

Danang, la (trop) moderne

De là, c’est en car que l’on rejoindra Danang, célèbre port américain pendant  la guerre du Vietnam. La route y conduit via un haut lieu stratégique, le Col des nuages, qui marque la frontière géographique entre le nord et le sud du Vietnam.

C’est aussi la barrière climatique entre les deux anciennes régions aujourd’hui réunifiées. « Qui possède le Col des nuages possède le Vietnam », dit la formule. Le passage vaut en tout cas par son panorama, magnifique depuis la route en lacets. En arrière-plan les montagnes, au premier plan les arbres vert foncé parsemés de cascade, entre les deux des rizières à perte de vue, vert vif, semées de cocotiers et de petites cabanes.

Hoi An, la colorée connue pour son artisanat et ses lanternes

Les circuits, poursuivent généralement par Hoi An, la traditionnelle. Une ville fondée par les Chinois au Vietnam, où le temps s’est arrêté. Une ville qui vit encore comme à la fin du 19ème siècle dans de splendides demeures qui mériteraient d’être restaurées.

Ho Chi Minh une ville frénétique mais à taille humaine

Enfin, si l’on passe rapidement par la baie du Mékong et ses marchés flottants, la visite se termine à Ho Chi Minh Ville, l’ancienne Saïgon. La Poste, construite par les Français face à la cathédrale, est un chef-d’œuvre des années 30. Ici, c’est la laque qui tient le haut du pavé. Pas moins de 300 fabriques, de qualité inégale. Méfiez-vous des guides qui vous affirment connaître la plus belle…

Saïgon est un petit paradis pour faire les courses avant le départ, commander le costume sur mesure fabriqué en deux jours, emporter les porte-couteaux en os taillé, les lanternes en soie jaune ou rouge.

Passant de Hanoï au Nord à Ho Chi Minh au Sud, ce périple initiatique permet d’aborder le pays en une fois. Mais il mérite un second séjour, pour mieux vivre les détails !

Anne Le Goff

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