Cuba : un petit rhum chez Fidel

La Havane, ville de nostalgie et de découvertes - DR

Destination de sable et de soleil, du rhum et du cigare, Cuba se déguste en séjour plage à Varadero mais aussi en circuits découverte à travers les villages. L’île est aussi bien une destination d’été que d’hiver, et reste une vraie curiosité politique.

Comme tous les chemins mènent à Rome, il faut passer à La Havane pour prendre le pouls du pays. L’arrivée dans la capitale se fait par le quartier de Miramar, celui des villas chics des américains dans les années 30 à 50, et pas de doute sur l’endroit où nous sommes: il n’y a qu’ici que les vieilles voitures américaines circulent en si grand nombre!

Partout de vieilles automobiles signent Cuba – DR

La capitale offre une vieille ville en pleine rénovation qui vaut le détour, façades souvent rongées par le sel mais véritable musée d’architecture coloniale à ciel ouvert. La visite débute pour tous les groupes par la Place Saint-François d’Assise, bordée d’une jolie église un peu austère. Le photographe qui officie à la porte utilise un appareil de 1840 ! Les petites rues étroites sont écrasées par des maisons hautes, les vérandas de bois ouvragées alternent avec les balcons de fer forgé. De nombreux touristes déambulent le nez en l’air et prennent en photo des vieillards qui prennent la pose, cigare énorme au coin des lèvres. La monnaie change de mains.

Se perdre dans la vieille ville de La Havane – DR AF

Parmi les rues piétonnes, la Calle Obispo aligne les Palais les plus anciens et au 260, la Drogueria Johnson est une ancienne pharmacie du XIXème siècle tout en bois, toujours en activité, qui vaut le coup d’oeil. Tout au bout de la rue, le Floridita, le bar où Hemingway a écrit « Pour qui sonne le Glas ». Dans l’hôtel Ambos Mundos contigu, sa chambre –sans grand intérêt- se visite. Plus intéressante, la terrasse offre une vue sur la ville, à déguster en buvant un mojito (3 cuc; le café 1cuc).

Quelques pas et la Place d’Armes rappelle la présence des conquérants espagnols. Les capitaines généraux habitaient dans un superbe palais d’architecture baroque cubaine. Une statue de Christophe Colomb trône dans le patio superbe (visite de 9h30 à 18h30, entrée 5 cuc). Devant la porte monumentale, les pavés ne sont pas en pierre mais en bois, pour respecter le sommeil du capitaine ! Quelques bouquinistes s’abritent sous les arcades, les amateurs y dénicheront des œuvres (en français) du Che Guevara en édition originale. A négocier sérieusement.

Plaza de la catedral – DR

Plaza de la Catedral, les deux tours asymétriques de l’édifice offrent une façade baroque. Les petits orchestres s’installent volontiers devant pour faire danser les touristes : c’est à Cuba que sont nées toutes ces musiques qui font danser le monde, salsa, mambo, rumba ou chachacha ! Des fenêtres entrouvertes pour aérer s’échappent d’ailleurs souvent les airs entraînants qui rythment la vie locale. Palacio de los marqueses de Aguas Claras, Palacio del Marqués de Arcos, de los Condès de Casa Bayona, les maisons fortes se succèdent.

Il n’est pas rare de croiser de petites processions
carnavalesques, même hors saison ! – DR

Encore quelques pas et voici Centro Habana, un quartier populaire plus récent puisque construit au XIXème siècle, mais dans un état pitoyable faute d’entretien. Les façades s’y lézardent et les maisons miteuses tiennent à grand renfort de jambes de bois. Les cubains s’y entassent, faute de logements. Un magasin officiel offre ses étagères vides. Manifestement, ce n’est pas l’opulence.

Le Malecon, promenade le long de la mer

Quelques beaux quartiers demandent également une visite, en commençant par le Malecon, cette grande promenade de 8 km le long de la mer. Les vagues se brisent le long de la rambarde de pierre, la perspective est superbe et conduit vers la façade de l’Hôtel Nacional, la référence Arts-Déco de la Havane. Construit sur une collinette face à la mer, l’hôtel avait un casino, avant la révolution. Le 4 étoiles (normes locales) proposent aux amateurs une chambre 225 où couchait Ava Gardner et abrite aujourd’hui une salle de spectacle, « Le Parisien » où se donne chaque soir un spectacle haut en couleur un peu kitsch (entrée 20 cuc). Le rythme et le talent des danseurs et danseuses n’a rien à envier à celles du Lido et raconte l’histoire de Cuba. Les cubains eux-mêmes s’y bousculent.

Derrière ce grand hôtel imposant, le quartier Vedado est celui des belles villas des années 20 construites par les américains propriétaires des plantations de canne à sucre. Grands jardins et jolis bâtiments au charme suranné dans des grandes avenues bien entretenues.

A voir aussi La Fondation Havana Club (262 Calle San pedro, ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h30, entrée 3 cuc, visite en français sur RV, ) qui raconte tout le processus de fabrication du rhum cubain et se termine au bar pour une dégustation. Comme partout, un petit orchestre anime le café intégré au musée.

Les cigares se trouvent notamment à la fabrique Partagas – DR
Pour tout savoir de la fabrication des cigares – DR

Incontournable, la visite de la fabrique de tabac Partagas, située en plein centre de La Havane derrière le capitole (520, Callé Industria, visite du lundi au vendredi de 9h à 13h30, en français ou en anglais, entrée 10 cuc). Nationalisée dans les années 50, la fabrique emploie plus de 600 salariés dont la dextérité à rouler les feuilles impressionne. La qualité est vérifiée en permanence, avec une auto-émulation des salariés. Seulement 41 familles travaillent à la fabrique, une sanction pour un seul membre et l’opprobre retombe sur toute la famille… Chacun surveille son voisin. La fabrique propose bien sûr les cigares à la vente et dispose d’un bar idéal pour tester un « puro » (206 € les 25 « Lusitanias », boutique ouverte de 9h à 17h du lundi au samedi).

Varadero la balnéaire

L’une des plages de Varadero – DR

La péninsule de Varadero est par définition le lieu de villégiature balnéaire de l’île, où se concentrent la plupart des hôtels comme dans un gigantesque « resort ». La base de la péninsule est d’ailleurs fermée par une barrière, et seuls les cubains qui travaillent dans les hôtels y ont accès. Les immeubles se succèdent tout au long de la mer, le Breezes super Clubs, le Tuxpan, le Bella Costa, le Melia, Las Ameritas et le Melia Varadero, bordés par une large route. Aucun charme mais le souci d’occuper et distraire les touristes qui représentent 30% du PIB du pays.

La maison Xanadu – DR

Au milieu de la langue de terre, un parc d’attraction « Barca josone » est situé aux côtés de l’ancienne maison d’Irénée Du Pont de Nemours, connue aujourd’hui sous le nom de maison Xanadu. Construite en 1927, ses six chambres très privatives (à louer auprès du Varadero Golf Club, tél. : +(5305)668482) valent une visite surtout pour le belvédère, situé au 3ème étage.
Son bar aux colonnes de bois précieux offre vers le nord un superbe panorama de la mer; au sud, la verte étendue du terrain de golf. Le mojito y est excellentissime et se boit bercé par un saxophone tout aussi excellent.

Pour sortir de la péninsule, tous les hôtels proposent des services de location de scooters (10 cuc les 2h, 24 cuc la journée) à conduire avec prudence, à moins d’avoir envie de tester l’un des bolides anciens de « Viejar en el tiempo », service de location de voiture avec chauffeur (tél. : (5305)335647, les prix varient en fonction du modèle, à partir de 50 € la journée).
La Ford 1927 pétarade avec allégresse pour visiter la ville de Varadero qui ne s’impose pas par son originalité mais permet de sortir de la réserve de touristes et d’aller à la rencontre des cubains qui ne se départissent que rarement d’un bon sourire d’accueil.

Un circuit pour Cuba

Il subsiste partout des slogans révolutionnaires – DR

Sortir de La Havane ou de Varadero est un must : les routes sont bonnes, la campagne superbe. Seule la conduite un peu téméraire des cubains peut faire reculer, ainsi que la rareté des stations-services. Une fois deux jerricans d’essence dans le coffre, la circulation ne pose pas de problème, mais les distances sont grandes entre Pinar del Rio, à l’ouest, et Trinidad au centre. Les deux villes s’imposent pourtant dans un circuit : Pinar pour sa vallée de Vinalès, charmant village qui mène à une vallée de pains de sucre (les mogotès) classée au patrimoine mondial. A découvrir de préférence au soleil levant pour la lumière de la brume.

Trinidad, un magnifique incontournable – DR

Trinidad est pour sa part l’une des plus belles cités coloniales d’Amérique latine (classée au patrimoine de l’Humanité), ancienne capitale du sucre aux rues étroites et pavées entourant une superbe église de la Sainte-Trinité, un musée romantique (Palacio Brunet Plazza Mayor, entrée 5 cuc) pour un panorama des meubles en acajou et de la vie quotidienne des 18è et 19è siècles, des bâtiments coloniaux multiples qui donnent une idée de la richesse de la ville à son apogée. Quelque 462 maisons d’hôtes y sont recensées, il n’est donc pas difficile de s’y loger en arrivant nez au vent (20 cuc la chambre/nuit). La ville est très animée, vente de dentelles et de cigares discount, artisanat en bois, petits orchestres dans des cafés en arrière-cour.

Les orchestres animent les repas à tous les coins de rue – DR

Aller à Cuba
• Quand aller à Cuba ? Cuba est sous les tropiques : toute l’année la moyenne des températures est de 25°. De novembre à mars, la saison sèche est bien agréable mais il peut y avoir des « fronts froids » venus du Nord (encore les américains, dit-on !). De juin à octobre, saison dite humide, les températures peuvent atteindre 40° mais en bord de mer, il y a toujours de l’air. Risque d’averses, violentes mais brèves, qui n’empêche ni de voyager ni de bronzer.
• A Voir Avant de partir, deux films cultes s’imposent pour une mise dans l’ambiance : « Buena Vista Social Club » et « Fraise et chocolat » (Fresa y chocolate).
• A savoir Le décalage horaire avec la France est de 6h en été. Langue officielle l’espagnol, mais l’anglais et le français sont largement pratiqués dans les zones touristiques. Aucun vaccin n’est nécessaire.
• Garder les factures Les cigares sont proposés partout dans l’île, à la sauvette comme au comptoir des hôtels et, bien entendu, dans les magasins d’usine officiels. Attention à garder tous les reçus : les 2 boîtes autorisées (50 cigares) peuvent être contrôlées, et vous ne pourrez exporter que 23 cigares sans reçu. De quoi obliger les touristes à ouvrir les boites achetées éventuellement illégalement (en général demi-tarif). Le cachet brisé, elles sont moins présentables

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