Céline Maginel, une Alsacienne sous les tropiques

Céline Maginel
© Céline Maginel

Aller à la rencontre des gens et des cultures, tel est le fil rouge qui a guidé le parcours de Céline Maginel. Un parcours qui l’a menée en quelques années d’un petit village alsacien à une île paradisiaque située à l’Ouest de la Malaisie … avec pas mal de rebondissements entre les deux. Mais toujours le même goût des autres, la même curiosité pour les nouveaux horizons. Pleins feux sur une experte de l’hôtellerie au grand cœur, aussi attachée à défendre la singularité de son resort que la préservation de l’environnement ou l’éducation des jeunes générations.

D’où venez-vous ?

Je suis née en Alsace, à Colmar, et j’ai passé toute mon enfance dans un petit village qui s’appelle Sainte Croix en Plaine, au sud de Colmar.

Quels étaient vos rêves d’enfant ?

Photo de Céline Maginel enfant
© Céline Maginel

J’ai eu une enfance fabuleuse car mes parents avaient une grande bande d’amis donc il y a eu beaucoup de fêtes, de vacances en tribu. Petite, je passais des heures à construire des cabanes et chercher des trésors. Je rêvais de pouvoir parler plein de langues différentes pour communiquer avec le maximum de gens.

Quel a été votre parcours de vie ?

Un parcours très privilégié. Une enfance super entourée avec des parents et grands-parents très présents. Beaucoup d’amis, je n’étais pas du tout solitaire. J’adorais quand maman disait : « ce soir on a des invités ». C’était souvent la fête à la maison.

A 18 ans, je suis partie faire une classe préparatoire aux Grandes Ecoles de Commerce à Dijon. Beaucoup de stress mais de bons souvenirs. Ensuite, je me suis installée à Strasbourg pour faire des études de langues (DEUG d’Anglais), puis une école de commerce. J’ai adoré cette période étudiante à Strasbourg et j’ai rencontré des amis pour la vie à ce moment-là.

Céline devant l'hôtel Del Coronado à San Diego
Hôtel Del Coronado © Céline Maginel

Dans le cadre de ces études de Marketing et Management International, j’ai eu la chance de faire un stage d’un an dans l’un des plus célèbres hôtels des USA : l’Hotel Del Coronado (The Del pour les intimes) à San Diego, en Californie. Une expérience extraordinaire qui a scellé ma passion pour mon métier d’aujourd’hui : l’hôtellerie.

A la fin du stage, ils voulaient m’embaucher mais pour le gouverneur de Californie de l’époque, j’allais voler le job d’un jeune américain… J’ai pris un avocat pour augmenter mes chances mais cela prenait beaucoup de temps. J’ai donc décidé de rentrer en France en attendant d’avoir mes papiers de travail.

Pour me faire un peu d’argent, j’ai sollicité un Relais et Châteaux à côté de chez moi pour un job d’1 ou 2 mois. Bingo : l’hôtel rouvrait le lendemain et ils avaient besoin d’une réceptionniste. J’ai ainsi intégré le groupe des Grandes Etapes Françaises appartenant à la famille Traversac. Ce qui devait être une aventure de quelques semaines s’est avéré durer ….. 11 ans 😊

Céline Maginell à Salvador de Bahia au Brésil
Salvador Do Bahia © Céline Maginel

De réceptionniste au Château d’Isenbourg de Rouffach, je suis très vite passée commerciale, puis responsable commerciale des 2 hôtels d’Alsace. Comme je parlais allemand, j’ai fait la promotion des 10 hôtels en Allemagne, Suisse et Autriche. Puis, j’ai voulu démissionner pour suivre mon petit ami de l’époque à Evian. Mais le Directeur commercial & marketing m’a proposé de travailler de chez moi à Evian en tant que Sales Manager en charge des marchés Amériques ! Hourra ! La boucle était bouclée ! Je n’ai pas réussi à vivre aux USA mais grâce à mon nouveau job, je pouvais y passer environ 5 mois par an. J’ai parcouru des milliers de kms dans tous les Etats-Unis, en avion, en voiture, en train. Ce fut une aventure fantastique !

En 1999, j’ai découvert le Brésil. Tout le monde me trouvait folle d’aller y prospecter des clients ! Par passion pour ce pays, j’ai appris le portugais. 20 ans après, je suis toujours en contact avec les agents de voyages rencontrés à cette époque. J’ai fait venir de nombreux clients brésiliens en France durant toutes ces années. Certains sont devenus des amis très proches. Tous me connaissent comme « la Française au cœur brésilien »… (A francesa com coracao brasileiro)

De quoi êtes-vous la plus fière ?

Indéniablement de mon poste actuel. Une histoire incroyable ! Je suis passée directement de la Côte d’Azur (où je travaillais pour le mythique Hôtel Byblos de Saint-Tropez) à la Malaisie.

Céline Maginel
© Céline Maginel

En octobre 2017, je m’envole pour l’Australie représenter le Byblos aux cotés d’autres hôtels de luxe membres des Leading Hotels of the World. Parmi eux, Arnaud Girodon, le Directeur Général d’un hôtel paradisiaque en Malaisie : le Datai Langkawi. Je n’étais pas une spécialiste de l’Asie donc je ne le connaissais pas. D’ailleurs, je ne connaissais pas du tout la Malaisie.

Après quelques présentations de l’Hôtel Byblos, Arnaud me dit qu’il veut que je travaille pour lui. Je pensais qu’il blaguait. Il n’avait même pas vu mon CV… Le dernier jour, il m’explique que sa proposition est très sérieuse. Il recherche des gens passionnés comme moi. Je rentre en France terrifiée ! J’ai envie de tenter l’aventure mais à près de 50 ans, suis-je prête à un saut dans l’inconnu, à quitter mes amis et ma famille pour m’installer au bout du monde ?

Début 2018, Arnaud Girodon m’envoie un billet d’avion et me dit : « Viens sur place ! Découvre l’hôtel et décide avec tes tripes si tu veux tenter l’aventure. Si ce n’est pas le cas, au moins tu n’auras pas de regrets ! » Je m’envole donc pour la Malaisie. A la minute où je pose les pieds sur cette plage mythique et dans cette fabuleuse forêt tropicale, je sens une énergie incroyable me porter. Je suis dans un état de bonheur intense et je SAIS que je veux faire partie de cette « famille ».

Baie de Datai en Malaisie
Datai Bay © Datai Langkawi

Le retour en France fût difficile ; mes amis, ma famille, personne ne comprenait ma décision… Et puis Antoine Chevanne, le propriétaire du Byblos, m’a dit : « Céline, je suis triste que vous nous quittiez mais c’est la chance d’une vie ! Si ça ne vous plait pas, vous aurez toujours une place chez nous. » Cette petite phrase m’a fait comprendre que le seul risque que je prenais était de ne pas avoir de regrets …

Mes parents et de nombreux amis sont venus me rendre visite à Kuala Lumpur et ont pu découvrir mon cadre de travail de rêve au Datai, sur l’île de Langkawi. Ils sont tous repartis rassurés et comme moi, subjugués par ce paradis, cette forêt tropicale de 10 millions d’années ou les seules mélodies sont les chants des oiseaux, des cigales locales, des animaux sauvages et le bruit des vagues…

Vous considérez-vous comme une « Senior » ?

Ouh là là mais PAS DU TOUT, DU TOUT ! Je n’assume pas du tout ce terme. Dans ma tête, je suis restée bloquée à 30/35 ans 😊

Y a-t-il des avantages à être senior ? Peut-être qu’on vous écoute davantage ? On se moque du qu’en dira-t-on et on se bat davantage pour ses convictions.

Céline Maginel et ses amies au Datai Langkawi
© Céline Maginel

Les inconvénients ? On est moins alerte et puis même si physiquement je ne fais pas du tout mon âge, sur le papier je l’ai tout de même.

Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

Donner du bonheur autour de moi.

Comment ? En faisant découvrir Le Datai Langkawi a un maximum de personnes. Mais attention, ce lieu se mérite. On ne veut pas de gens arrogants, non respectueux de la nature et du personnel. Notre engagement écologique me rend également très fière car j’ai la certitude que notre choix est le bon. Après le COVID-19 encore plus qu’avant !

Si vous aviez une baguette magique, qu’aimeriez-vous réaliser demain ?

  • Faire comprendre à tous les habitants de cette planète qu’il n’y a pas de planète B. Bon sang, réveillez-vous ! Arrêtez d’être égoïstes et pensez aux générations futures.
  • Eradiquer la violence domestique, un fléau mondial que je ne supporte pas.
  • Donner confiance aux jeunes générations pour qu’ils aillent au bout de leurs rêves. Ne jamais avoir de regrets…
Céline Maginel en Indonésie
Indonésie © Céline Maginel

Et bien sûr, continuer à voyager autant que possible. Le voyage reste mon oxygène ; c’est un besoin que j’ai toujours eu. Il est important de sortir de sa zone de confort, de s’ouvrir aux autres, de ne pas considérer notre culture comme la vérité. La vie est tellement plus belle quand on sait être humble et à l’écoute. Un voyage n’est pas nécessairement lointain ; il peut être dans sa ville, dans son quartier. Perdez-vous, observez, sentez, posez-vous, vivez l’instant présent ! Voilà un des avantages de l’âge : on se rend davantage compte des petits moments de bonheur…

BIO EXPRESS

1970 : naissance à Colmar
1994 : stagiaire à l’hôtel Del Coronado (San Diego, USA)
1995 : réceptionniste au Château d’Isenbourg
1996 : directrice commerciale Alsace (Grandes Etapes Françaises)
1999 : directrice commerciale pour les marches Internationaux (Grandes Etapes Françaises)
2006 : responsable tourisme d’affaires et segment luxe à Atout France (Office de Tourisme Français à l’étranger)
2008 : responsable commerciale loisirs Groupe Lucien Barrière
2010 : directrice commerciale pour les marches Internationaux Groupe Lucien Barrière
2014 : directrice commerciale Hôtel Byblos Saint-Tropez
2018 : directrice commerciale et marketing au Datai Langkawi (Malaisie)

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