5 bonnes raisons d’aller à La Réunion

L'impressionnant cirque de Mafate, l'une des merveilles de La Réunion - DR

Synonyme de dépaysement, l’île de La Réunion est une destination qui attire un peu pour le balnéaire, beaucoup pour ses volcans et plus encore pour ses randonnées dans les « cirques » qui dominent la mer. Le département français est un havre pour les seniors notamment, qui y voient un lieu lointain au soleil mais sans décalage horaire ou presque. Vous cherchez encore une bonne raison d’aller visiter La Réunion ? En voici 5, incontournables.

On l’appelle « la fille du feu » ou encore « la tisonnière de la mer » car la force de ses volcans a littéralement construit l’île de La Réunion, bousculant roches, laves et magmas pour inscrire sur la mer une île au profil arrogant. De la haute pointe de ses pitons à ses langoureux bords de plage, tout est ici dominé par une nature impétueuse qui fait toute sa force. Et sa générosité !

Les pitons, cirques et remparts

L'ampleur du Cirque de Mafate
Le Cirque de Mafate, à découvrir en randonnée ou… en hélicoptère ! © AF

Ils font l’identité de l’île, son socle ! Et depuis le 1er août 2010, les « Pitons, cirques et remparts » de l’île lui ont valu une inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, confirmant la qualité et l’exception de ce territoire unique où la montagne fusionne avec la mer. Discours de carte postale ? Testez-vous même: un simple tour de voiture dans « les hauts » et la majesté de l’île vous apparait dans toute son ampleur, sidérante.

Côté Sud, le Piton de la Fournaise, 2631 m, est encore régulièrement en fusion. On y accède par le Pas des Sables, un lieu exceptionnel qui vous fait passer, au détour d’un virage, de la plénitude verte de champs dignes des Alpages à un paysage lunaire de cendres.

Image lunaire à la Plaine des Sables
Image lunaire à la Plaine des Sables © AF

Quelques tours de roues sur une piste dans la Plaine des Sables et voici le Pas de Bellecombe et sa vue, exceptionnelle, sur le Piton. On peut descendre les 526 marches pour atteindre « l’Enclos » et y admirer un petit cratère, le Formica Leo aux odeurs de souffre. Les plus sportifs prendront le temps des 2 heures de marche pour aller voir bouillonner le lave, si le volcan et la météo s’y prêtent. Le point d’information, accessible à tous, permettra de confirmer vos intentions en toute sécurité.

Plus impressionnants encore, au centre de l’île, les fameux Cirques. Un ensemble de montagnes dont les pentes, à plus de 2000 mètres d’altitude, se sont effondrées avec les soubresauts de la terre. Cirque Salazie, Cirque de Mafate ou Cirque de Silaos, ils ont en commun des flancs verticaux, ces fameux « remparts » naturels infranchissables.

Le Cirque de Mafate est resté à ce point abrupt et encaissé qu’aujourd’hui encore, il n’est accessible qu’à pied ou à dos d’âne. Ce sont les hélicoptères qui en assurent les urgences et l’approvisionnement ! Seuls pointent, au cœur de ces cirques effondrés, des « ilets » (on prononce le t), espaces plus ou moins plats et habités par les descendants des esclaves échappés des plantations. Les « marrons » (nom qui vient de « simaron », sauvage en Portugais), ont été protégés des chiens et des maîtres par ces remparts inexpugnables.

Les nuages "thermiques" cachent parfois la vue
Les nuages « thermiques » cachent parfois la vue © AF

Une fois passé le choc de la vue, il ne reste qu’une envie: explorer. Des dizaines de sentiers, en toile d’araignée, permettent de partir à l’assaut des pentes, à pied ou en VTT. Bien balisés, ils sont sécurisés et permettent à tout randonneur un poil équipé (bonnes chaussures de marche, bouteille d’eau, coupe vent pour les pluies intempestives,…) de profiter d’une nature exubérante et d’une vue presque partout à couper le souffle.

Pour ne pas partir à l’aventure et surtout nous faire partager leur connaissances et leur expérience, les techniciens de l’Office National des Forêts donnent rendez-vous au Piton Maïdo pour des visites guidées, à la rencontre d’une flore exceptionnelle. On apprendra à distinguer, pendant la randonnée de trois heures, les espèces indigènes, endémiques ou exotiques, selon qu’elles sont originaires de l’île ou non. Pas d’inquiétude à aller crapahuter: si les pentes semblent parfois un peu raides, de bonnes chaussures viennent à bout des sentiers et il n’y a aucun animaux dangereux sur l’île.

Seuls ennemis, les nuages qui, jouant à cache-cache avec les sommets, montent le long des pentes et empêchent parfois de prendre les centaines de photos qui tentent le moins aguerri des photographes. Le paysage est à tomber. Les à-pics, couverts de végétation, donnent à La Réunion des allures de montagnes andines. Surprenant. En tous cas aucun doute, avec leurs pentes abruptes et leur spectacle mouvant en permanence, ces lieux le confirment : la Réunion, c’est le paradis des randonneurs!

Le vert, c’est sa nature

Le Conservatoire de Mascarin
Le Conservatoire de Mascarin © AF

Pour les amateurs de jardins, il y a l’embarras du choix. Maison Folio à Salazie, Jardin d’Eden à Saint Gilles les Bains, Domaine du Grand Hazier à Sainte-Suzanne ou Parc Exotica à Saint-Pierre, les balades culturelles Péi (balades culturelles du pays) ne manquent pas à La Réunion. Et pour cause: sa richesse, c’est sa nature ! Aller à la Réunion, c’est découvrir des arbres et des fleurs dont on n’a même jamais eu l’idée, dont 237, endémiques strictes de l’île, ne pourront jamais se voir ailleurs !

Coup de cœur particulier pour le Conservatoire Botanique de Mascarin, à Saint-Leu (Ouest de l’île): bâti autour de la maison XVIIIème d’un marquis, il reconstitue la flore endémique (naturelle) de l’île, de la plage aux sommets. Les visites guidées, organisées matin et après midi, permettent de mieux comprendre les enjeux de ce Conservatoire.

Envie d’en savoir plus sur les plantes? Prenez donc rendez-vous avec Kakouk, le tisaneur. Cet herboriste de renom à l’allure décontractée possède un savoir unique, transmis par son père, qu’il partage avec des médecins, pharmaciens et herboristes. Tous ensemble, ils militent en faveur d’une filière des plantes médicinales de La Réunion. Bois marron, liane zig-zag, fougère épaulette, Kakouk – Frantz Ledoyen – connait et entretient une trentaine de plantes aux vertus médicinales reconnues qu’il cueille sur les pentes de « l’Entre-deux », ces terres situées à 1200 mètres, altitude idéale de production dans le domaine forestier. Attention, gare aux imitations: quelques charlatans essaient de se fabriquer un savoir tout frais, les pharmaciens vous aideront à trier le bon grain de l’ivraie !

La liane de la vanille s'enroule autour de piquets d'où émergent les gousses
La liane de la vanille © AF

Typique de l’île dont elle a fait la renommée, la liane de la vanille s’enroule autour de piquets d’où émergent les gousses. Le Domaine du grand Hazier, à Sainte Suzanne, répondra aux envies des gourmets-gourmands d’en savoir plus. Le film d’un quart d’heure, qui précède une visite détaillée, permet de tout comprendre des secrets de cette liane orchidée. Sa fleur très éphémère (elle ne dure qu’un jour!) doit être pincée avec une aiguille spéciale pour produire la fameuse gousse qui parfumera nos crèmes. Un savoir faire unique et un doigté extrême sont exigés, et il ne reste plus qu’une centaine d’exploitation dans l’Est de l’île, 4 fois moins qu’il y a 20 ans.
Cueillies, étuvées, séchées au soleil puis à l’ombre, les gousses de Vanille Bourbon reposent dans des « malles de maturation » en teck, attendant que les acheteurs viennent leur attribuer une note en fonction de leurs molécules aromatiques. Pruneau ou terre ? Citron ou gingembre ? Chacun y va de son nez et de son commentaire.

Pour ne rien gâcher, le Domaine du Grand Hazier, fait partie du patrimoine historique et culturel de l’île de La Réunion. La grande demeure créole avec ses dépendances, au cœur d’un immense parc avec jardins, verger créole, et potager, ainsi que la grande allée menant à la route nationale, sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Depuis le début du XXème siècle, le domaine abrite la société sucrière Chassagne, toujours en activité. L’un des descendants, Joseph, guide les visiteurs dans un voyage dans le temps, au cours de la découverte du domaine : bureau, demeure, verger centenaire. On y trouve toutes sortes d’arbres endémiques, fruitiers, palmiers, camphriers, et bambous gigantesques. Visite guidée d’1h environ à l’occasion des Journées du Patrimoine ou sur rendez-vous.

Le bleu, pour s’y baigner

Du sable blanc borde les eaux bleues !
Du sable blanc borde les eaux bleues ! © AF

La Réunion n’a pas la réputation de l’île Maurice sa voisine pour les vacances balnéaires, et pourtant. Si la roche plonge le plus souvent directement dans la mer, des plages et petites criques se dissimulent aux regards et permettent volontiers un plongeon dans l’océan Indien. Et surtout, l’offre nautique compense largement le manque de sable: bateaux à fond de verre, voiliers, canoë, surf ou plongée, pêche au gros ou Kayak des mers, l’offre est large et permet de bien s’amuser dans ou sur l’eau tiède de l’océan Indien. Bien sûr, ces dernières années la présence des requins a refroidi les plus acharnés mais en évitant le lever et les couchers du soleil, et en restant strictement dans le lagon bien protégé, il n’y a a priori aucun risque.

Des croisières sont également organisées sur l’eau. Pour découvrir la terre depuis le large, avec notamment les croisières du Grand Bleu, entre Sainte-Rose et le Grand Brûlé, et pour admirer les coulées de lave de 2004, de la vierge au parasol. Ou encore pour naviguer à la rencontre des dauphins. Les mammifères, qui suivent les bancs de poisson qui les nourrissent, se laissent volontiers admirer et jouent avec l’étrave des bateaux. Les départs se font en particulier depuis le port de Saint-Gilles-les-Bains, avec baignade, pique-nique en mer et rencontre des grands poissons (la croisière avec observation sous marine, à partir d’une vingtaine d’euros pour un adulte). L’été, se sont bien souvent les baleines que l’on peut admirer. Que les défenseurs de la nature se rassurent : de loin, pas question de perturber leur chemin !

5 bonnes raisons d'aller à La Réunion

Autres vedettes de l’île, les tortues, grandes habituées de l’Archipel des Mascareignes auquel appartient La Réunion. Protégées et soignées, on les rencontre difficilement dans la nature mais on peut les voir de près au centre de découverte Kelonia, cet observatoire des tortues marines situé à Saint-Leu. Le pôle scientifique participe aux programmes de recherche et de protection des tortues et nous fait partager ses observations dans un grand centre moderne ponctué de bassins. Le plus grand s’admire en sous-sol, permettant d’assister aux gracieuses évolutions des tortues derrière la vitre. Kelonia propose aussi une petite collection d’objets anciens, sculptures et dioramas pour illustrer la place de la tortue dans la vie quotidienne des réunionnais. Une visite pour petits et grands !

Le ciel pour s’envoler

5 bonnes raisons d'aller à La Réunion

C’est sans doute l’apothéose de tout voyage à La Réunion. Un souvenir inoubliable, une expérience. Imaginez vous suspendu dans une bulle de verre, au dessus des Cirques et des Remparts, des plaines et des côtes déchiquetées: ce moment d’anthologie, c’est celui que propose notamment Hélilagon, société de location d’hélicoptère située à l’Altiport de l’Eperon, à Saint-Paul. Huit circuits (L’Incontournable, le Magique, le Cœur de l’île, le Mafate,…) et les merveilles qui ont jalonné le séjour prennent leur 3ème dimension, vues du ciel.

De gorges en ravines et de cols en aplombs, cette Réunion aérienne donne un nouveau jour à la visite. Bien sûr, l’exception a un prix: à partir de 95€/personne pour survoler Mafate un quart d’heure, 279€ pour un survol complet comprenant les 3 cirques, le Trou de fer, le volcan, le littoral de l’Ouest et son lagon. Mais le souvenir, lui, n’en aura pas !

Les Réunionnais pour dialoguer !

Sabine (www.chez-sabine.fr) fait volontiers des démonstrations de cuisine locale à Saint-André
Sabine fait volontiers des démonstrations
de cuisine locale à Saint-André

Un passage le vendredi par le marché de Saint-Paul (il dure toute la journée), et vous aurez dans les yeux toutes les couleurs de l’île. Et, entre les oreilles, la musique chantante du créole que tout Réunionnais pratique naturellement au quotidien. Gentiment, chacun passe au Français pour vous répondre, avec un accent charmant qui met le sourire aux lèvres.

Population incroyablement métissée, les Réunionnais sont fiers de leur île, de leur nature, de leur bagage créole et de leur histoire. Une histoire semée de conquêtes successives, de peuplement par des pirates et jeunes filles jugées indignes de rester en terre de France. Au 18ème siècle, on se débarrasse dans les colonies sans état d’âme !
La Réunion, c’est aussi une histoire d’esclavage, pour le travail de la canne à sucre et de la vanille. Des plus hauts de l’île au bord de mer, tous les noms des villages racontent cette histoire mouvementée malgré la dolence du climat.
Bonne idée pour se donner un but de découverte, les circuits des « cases créoles ». Il y en a plusieurs, à retrouver sur le site de l’Office de Tourisme de La Réunion, pour aller à la rencontre des populations et de leur patrimoine. De bonnes adresses pour visiter ici un chai ou une maison de la broderie (à Cilaos), découvrir le patrimoine des lambrequins et des histoires du pays (à Entre-Deux), visiter le jardin agricole du Joyau des Laves ou déguster le palmiste (à Sainte-Rose),…

Partout, l’extrême gentillesse des Réunionnais permet au visiteur de trouver sa route, donner une recette de cari ou, tout simplement, parler à la terrasse d’un café. Le premier atout de la Réunion, ne serait-ce pas les Réunionnais ?

Kakouk le tisaneur et sa connaissance des plantes indigènes
Kakouk le tisaneur et sa connaissance des plantes indigènes © AF

A faire à La Réunion

• Rencontrer Kakouk le tisaneur de forêt à Entre-deux (Tél.: 06 92 83 81 87)
• Visiter la Vanilleraie du Domaine du Grand Hazier
Allée Chassagne
97441 Sainte Suzanne
Tél.: 02 62 52 32 81.
• Découvrir la Tamarinaie des hauts sous le vent avec l’Office National des Forêts.
2h30 de découverte sur les sentiers.
Renseignements à l’Office de Tourisme de Saint-Paul Tél.: 0810 797 797.
• Naviguer à la rencontre des dauphins et des fonds marins. La société Croisières et Découvertes fédère les Grand bleu, Cat’ananas, Corail safari et Dauphins Safari, ilot du port de Saint-Gilles-les-Bains
Tél.: 02 62 33 28 32.
• Rencontrer les tortues du centre Kelonia, ouvert tous les jours et toute l’année de 9h à 18h00, avec des visites guidées tout au long de la journée.
46 rue du Général de Gaulle – Pointe des Chateaux – 97436 Saint-Leu Tél.: 02 62 34 81 10.
• Survoler la Réunion avec Helilagon,
Altiport de l’Eperon – 97867 Saint-Paul Cedex
Tél. 02 62 55 55 55.
• Créer son propre parfum Made in Réunion avec une professionnelle de la parfumerie qui saura vous initier aux essences de l’île, vous aider à détecter vos odeurs favorites et à concevoir votre propre parfum sur mesure.
Stage Mémoire d’sens, Anne-Margareth Turpin Tél.: 06 93 92 56 53.
• S’informer des activités, animations, bonnes adresses auprès du très dynamique Office de Tourisme de la Réunion qui permet de tout savoir des actualités d’une île toujours en pleine évolution.
• Lire avant de partir « L’Affaire de l’esclave Furcy« , de Mohamed Aïssaoui, aux Editions Gallimard. Prix Renaudot de l’Essai, Prix du roman historique, Prix RFO aussi. Ce livre raconte l’histoire d’un esclave qui a réclamé sa liberté et son bon droit pendant 30 ans de procès. En filigranne, c’est toute l’histoire de l’île de La réunion qui défile entre les lignes.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.